Épidémie de grippe

Une efficacité vaccinale partielle mais utile

Publié le 15/02/2016
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La France est touchée par une épidémie de grippe, caractérisée par la prédominance de virus de type B/Victoria. Or cette souche ne fait pas partie de celles retenues dans le vaccin de la grippe saisonnière cette année : ce dernier pourrait donc avoir une efficacité limitée. Toutefois, la grippe ne devrait pas pour autant être plus dangereuse, les cas graves étant essentiellement dus aux virus de type A.
Pour le moment, l'épidémie de grippe ne semble pas trop virulente

Pour le moment, l'épidémie de grippe ne semble pas trop virulente
Crédit photo : phanie

L’épidémie de grippe est dorénavant installée en France : la première semaine de février, le taux d’incidence de consultation pour syndromes grippaux était de 297 pour 100 000 habitants. Et cela fait deux semaines consécutives que le seuil épidémique (168 cas pour 100 000 habitants) est dépassé, ce qui signe l’entrée dans la phase épidémique.

Les syndromes grippaux ont également représenté 12 % des consultations de SOS médecins sur l’ensemble du territoire. Pour le moment, l’épidémie ne semble pas trop virulente. En effet, depuis le début de la saison grippale, le nombre de cas graves est trois fois moins élevé que celui observé les deux dernières saisons à la même période de l’épidémie.

Au total, on recense 89 cas graves de grippe, infectés majoritairement par le virus A (79 %), et la plupart des patients avaient des facteurs de risques. Onze personnes sont décédées depuis le début de la saison.

Le type B prédomine

Enfin, on remarque les souches circulantes dans l’Hexagone sont majoritairement de type B/Victoria (51 %). Le reste étant des virus de type A/H1N1 (25 %), des virus de type B sans lignage (15 %) et, en moindre proportion, de type A/H3N2 (3 %). Or, en France, la souche B/Victoria ne fait pas partie du vaccin proposé (qui renferme les souches A/H1N1, A/H3N2 et B/Phuket).

De ce fait, l’efficacité vaccinale pourrait être limitée cette année, avec néanmoins des conséquences qui pourraient être négligeables en termes de gravité de l’épidémie. « En effet, la possible réduction de l’efficacité vaccinale vis-à-vis des virus de type B circulant devrait avoir un impact limité sur les formes graves, qui sont en général provoquées par des virus de type A », indique l’Institut de veille sanitaire (InVS).

De plus, selon les données de surveillance de l’InVS, ces virus de type B touchent actuellement davantage les enfants, qui représentent un groupe d’âge non ciblé par les recommandations vaccinales et qui génèrent proportionnellement moins de formes graves que le virus de type A.

« Néanmoins, il est important de rester vigilant à toute nouvelle évolution de l’épidémie », souligne l’InVS. Par ailleurs, l’épidémie de grippe est également présente en Martinique, mais avec une prédominance de virus de type A. Depuis le 11 janvier, sur l’île, 11 cas de grippe ont été hospitalisés en réanimation (dus au virus A) dont un est décédé.

Charlotte Demarti

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3240
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