Expérimenté en Auvergne Rhône-Alpes

Un carnet de vaccination électronique

Publié le 28/04/2016
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Dans le cadre du programme Territoire de soins numérique (TSN), les professionnels de santé d’Auvergne Rhône-Alpes testent depuis quelques semaines un carnet de vaccination électronique. À terme, il pourrait être étendu à l’échelle nationale.
La phase de test va durer un an

La phase de test va durer un an
Crédit photo : dr

« Le carnet de vaccination électronique est le fruit d’un travail collaboratif associant les médecins, les pharmaciens, les infirmiers et les sages-femmes de Rhône-Alpes, indique Jean Stagnara, membre de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux d’Auvergne Rhône-Alpes et porteur du projet.

L’idée était de travailler avec tous les acteurs de la vaccination afin de traduire de façon électronique les informations habituellement inscrites sur le carnet de santé des patients : nom du vaccin, numéro de lot, date à laquelle il a été programmé, etc. » Finis les carnets de santé perdus ou incomplets !

Grâce au carnet de vaccination électronique, les informations pourront être ajoutées en temps réel et des recommandations personnalisées pourront être proposées en fonction du profil des patients. Le carnet peut aussi avertir le patient par SMS ou par courriel que le moment est venu d’effectuer un rappel de vaccination.

Pour les pharmaciens, « l’intérêt serait de pouvoir enregistrer des données au moment de la délivrance du vaccin au comptoir », explique Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens d’Auvergne Rhône-Alpes. « Notre rôle sera aussi d’assurer la promotion du carnet de vaccination électronique », complète-t-il.

Pour le moment, le dispositif vient d’entrer en phase expérimentale. Une trentaine de professionnels de santé ont commencé à le tester. « La zone d’expérimentation comprend 230 000 habitants à l’Est de la métropole de Lyon, depuis le 3e et 8e arrondissements jusqu’à Bourgoin-Jallieu », précise Jean Stagnara. Ce territoire a été sélectionné pour sa mixité, car il comprend aussi bien des zones urbaines que rurales.

L’usager peut créer lui-même son carnet sur le site Internet mes vaccins.net et un professionnel de santé doit le valider. Dans la version actuelle, seuls les vaccinateurs (médecins, infirmiers, sages-femmes) peuvent le valider. Deux maternités, partenaires du dispositif, vont également proposer aux parents de créer le dossier pour leur bébé, voire pour eux-mêmes.

« Dès qu’il est validé, il n’est plus modifiable », souligne Jean Stagnara. Le carnet est disponible tout le temps, sur simple connexion Internet. Le patient en est propriétaire, comme pour son carnet de santé, et il peut y accéder à l’aide de codes personnels.

Pour que cette phase de test soit une réussite, il reste cependant quelques ajustements à réaliser. « Il faudra que le carnet de vaccination électronique s’intègre dans les logiciels métier des professionnels de santé, afin qu’ils adhèrent pleinement au projet », observe Jean Stagnara. De même, dans l’optique d’un futur déploiement national, il devra respecter les exigences nationales des systèmes d’information en santé.

L’expérimentation va durer un an et devrait s’achever en mars 2017. « D’autres villes sont d’ores et déjà intéressées pour reproduire cette démarche, comme Nantes et Nice », indique Jean Stagnara. Si l’expérience est concluante, elle pourrait être étendue à l’échelle nationale en 2017.

Anne-Gaëlle Moulun

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3261
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