Vaccin contre l’hépatite B : un non-lieu 17 ans plus tard

Par
Publié le 15/03/2016

Crédit photo : Phanie

Après 17 ans d’instruction, la justice a rendu, le 9 mars 2016, un non-lieu dans l’enquête sur le vaccin contre l’hépatite B, mis en cause dans l’apparition de certaines maladies neurologiques telles que la sclérose en plaques. Ainsi, la juge d’instruction a suivi les réquisitions du ministère public qui concluaient à l’absence de « causalité certaine » entre la vaccination contre l’hépatite B et l’apparition de ces pathologies, écartant aussi la « faute d’imprudence ou de négligence » des mis en cause.

Toutefois, cette décision de justice ne fait pas décolérer les plaignants. Les avocats des parties civiles parlent d’une « décision scandaleuse » et font part de leur intention de poursuivre en appel. Rappelons que cette affaire trouve son origine dans une vaste campagne, lancée par le gouvernement en 1994, visant à vacciner plus de 20 millions de Français contre l’hépatite B. Des cas de scléroses en plaques ou d’autres maladies neurologiques s’étaient manifestés chez certains patients vaccinés, alimentant ainsi des doutes sur l’innocuité du vaccin.

L’enquête, ouverte en 1998, avait abouti au recensement d’une soixantaine de victimes, dont neuf décédées, et à la mise en examen pour tromperie aggravée de trois anciens responsables de Sanofi-Aventis et GlaxoSmithKline. Les laboratoires et un médecin avaient été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté pour homicides et blessures involontaires. L’instruction avait donné lieu à plusieurs expertises.

Un premier rapport, en octobre 2002, avait mis en cause l’attitude des pouvoirs publics, coupables, selon le document, de « déformations » et de « dissimulations », en vantant les avantages du vaccin. Mais, dans une seconde expertise de 2006, un collège de trois professeurs avait estimé que la recommandation de se faire vacciner ne paraissait pas injustifiée, d’autant que, selon eux, en 1994 « aucun effet délétère crédible de la vaccination n’était recensé dans les multiples publications sérieuses ». Les auteurs du rapport se montraient toutefois plus nuancés sur « la nécessité de vacciner les jeunes et des adultes ne présentant pas a priori de facteur de risque ».


Source : lequotidiendupharmacien.fr
Sommaire du dossier