Face à l’augmentation « particulièrement importante » des infections invasives à méningocoques depuis le début de l’année, la Haute Autorité de santé (HAS) veut pousser la vaccination des nourrissons mais aussi des adolescents et des jeunes adultes par la mise en place de rattrapages ciblés, de campagnes de vaccination organisées et par une extension de l’obligation vaccinale.
Les cas d’infections invasives à méningocoques sont en recrudescence depuis plusieurs années (jusqu’à 615 cas en 2024) et le début de l’année 2025 est particulièrement marqué (95 cas en janvier et 89 cas en février). Saisie par le ministère de la Santé, la Haute Autorité de santé (HAS) met à jour ses dernières recommandations qui avaient introduit la vaccination ACWY chez les 11-14 ans (simple recommandation) et l’obligation vaccinale ACWY (en remplacement de la vaccination contre le méningocoque C) et B pour tous les nourrissons à partir du 1er janvier 2025.
Ainsi, la HAS recommande d’étendre l’obligation vaccinale ACWY chez les nourrissons nés avant 2025 et âgés jusqu’à 2 ans. En clair, ceci revient à vacciner tous les nourrissons nés à partir de 2023, y compris les nourrissons ayant reçu une vaccination complète contre le méningocoque C. Les enfants de moins de 2 ans au 1er janvier 2025 étaient déjà concernés par l’obligation vaccinale contre le sérogroupe B.
Chez les enfants plus âgés qui n’ont pas été vaccinés, la HAS recommande de manière transitoire un rattrapage ACWY jusqu’à l’âge de 3 ans (vaccin Nimenrix, MenQuadfi à partir de 12 mois ou Menveo à partir de 2 ans), et un rattrapage B jusqu’à l’âge de 5 ans (vaccin Bexsero).
Chez les adolescents, la HAS veut que la recommandation vaccinale ACWY pour les 11-14 ans soit « effective ». Intégrée au calendrier vaccinal en 2024, la vaccination des adolescents (1 dose quel que soit leur statut vaccinal) est encore oubliée. C’est un public éligible à la vaccination en officine. « Cette vaccination est susceptible de les protéger pendant toute la période à risque de 15 à 24 ans, en raison de la durée prolongée de cette protection (dix années au moins) », prône la HAS qui recommande aussi un rattrapage vaccinal des 15-24 ans non encore vaccinés « sous forme de campagne organisée (sur deux ans) afin d’atteindre rapidement une couverture vaccinale élevée ». Le principe d’une campagne dans les collèges a été voté dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2025. Selon la HAS, « cette mesure est en effet cruciale, non seulement pour protéger cette population, mais aussi pour induire une protection collective. »
Il n’est cependant pas recommandé d’étendre la vaccination contre le sérogroupe B à tous les adolescents et jeunes adultes en raison de la courte durée de la protection (trois à cinq années), de la nécessité d’administrer deux injections et de l’absence d’efficacité du vaccin à conférer une protection collective indirecte aux populations non vaccinées. Mais la HAS souhaite que le vaccin Bexsero, aujourd’hui pris en charge selon les recommandations du calendrier vaccinal (soit notamment les enfants de 2 mois à 2 ans et les recommandations particulières), soit remboursé pour les 15-24 ans qui souhaitent se faire vacciner.
Selon la HAS, les enfants de moins de 5 ans et les 15-25 ans sont particulièrement touchés par les infections invasives à méningocoques, notamment par les méningocoques B. Dans la population française, les cas impliquant les sérogroupes W et Y augmentent depuis 2019 et le sérogroupe W est particulièrement létal (20 % de décès en 2024).
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