Alors que la majorité des Français à risque au titre de la vaccination reconnaissent l'importance de la vaccination pour leur santé, certaines couvertures vaccinales restent encore trop faibles. En cause, une mauvaise perception de ces populations cibles de leur vulnérabilité à certaines pathologies, mais aussi une mauvaise compréhension du calendrier vaccinal, qui leur apparaît trop compliqué, selon une étude Ipsos pour Pfizer.
80 % des personnes considérées à risque face à certaines maladies (seniors, femmes enceintes, jeunes adultes, patients chroniques) savent que la vaccination est essentielle, et 77 % d’entre elles se disent prêtes à se faire administrer un vaccin en pharmacie. Cependant, malgré leur perception très positive de l’importance vaccinale, elles ne passent pas toujours à l’acte, comme le relève une étude Ipsos menée pour Pfizer. Ainsi, seulement 54 % des 65 ans et plus se sont fait vacciner contre la grippe en 2023-2024 et 30 % contre le Covid-19. Quant aux 15-19 ans, moins de 50 % ont été vaccinés contre le méningocoque C. Comment expliquer ce décalage ?
L’enquête Ipsos avance plusieurs raisons. Tout d’abord, les personnes à risque auraient une mauvaise perception de leur plus grande vulnérabilité face aux maladies infectieuses. Par exemple, 62 % des parents de nourrissons (de moins de 2 ans) ne sont pas conscients que les bébés ou jeunes enfants, en particulier ceux de moins de cinq ans, présentent un risque d'infections à pneumocoque. L’enquête révèle aussi que 39 % des femmes enceintes et 43 % des malades chroniques ne se considèrent pas comme à risque au titre de la vaccination. Quant aux jeunes adultes, seulement 25 % d'entre eux réalisent qu'ils sont une cible prioritaire pour la vaccination. « Il est plus qu’important de leur faire prendre conscience de cette réalité, notamment par des campagnes de sensibilisation », déclarent les associations Petit ange ensemble contre la méningite et Méningites France - Association Audrey.
Autre problème relevé : les Français interrogés trouvent que le calendrier vaccinal est trop compliqué. Plus de 9 personnes sur 10 jugent « indispensable » ou « important » de le simplifier ! D’ailleurs, la Haute Autorité de santé (HAS) a déjà alerté, en avril 2024, sur cette complexité du calendrier vaccinal qui semble nuire à la bonne compréhension des Français.
Enfin, une personne à risque sur deux déclare que les sources d'information sur la vaccination sont multiples - particulièrement les femmes enceintes (63 %) et les jeunes adultes (52 %) - ce qui rend leur compréhension difficile. Il semblerait donc utile de centraliser et de simplifier ces informations.
L’enquête Ipsos a été réalisée du 12 au 23 septembre 2024 auprès d’un échantillon national de 1 000 personnes considérées à risque au titre de la vaccination (101 parents de nourrisson, 100 parents d’adolescents, 103 jeunes âgés de 18 à 24 ans, 107 femmes enceintes, 105 seniors, 500 patients souffrant d’une maladie chronique ou grave).
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