Prévention de la bronchiolite du nourrisson

Plus d’un quart des femmes enceintes vaccinées par Abrysvo

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Publié le 06/05/2025
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La première campagne de vaccination des femmes enceintes par Abrysvo, en vue de protéger les nouveau-nés de la bronchiolite à VRS, s’est tenue du 15 septembre 2024 au 31 janvier 2025. Au total, 27,2 % des femmes enceintes ciblées se sont fait vacciner, selon une étude qui vient d’être publiée.

La première campagne de vaccination des femmes enceintes entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée (SA) par le vaccin Abrysvo afin de protéger les nouveau-nés des bronchiolites à VRS s’est tenue du 15 septembre 2024 au 31 janvier 2025. Au total, 27,2 % des femmes enceintes éligibles ont été vaccinées par Abrysvo (soit 72 026 femmes enceintes sur 264 471), selon une étude du groupe Epi-Phare (ANSM/CNAM) qui s’est basée sur le Système national des données de santé (SNDS). « Le taux de vaccination a été maximal, de 45 %, chez les femmes ayant débuté une grossesse en mai 2024 et dont le 8e mois de grossesse (décembre 2024) coïncidait avec la période où la circulation du VRS était la plus élevée », précise l’étude.

Toutefois, il existe de fortes disparités socio-démographiques et territoriales. On observe ainsi que, par rapport aux femmes n’ayant pas reçu Abrysvo, « celles vaccinées étaient plus âgées (médiane de 31,5 ans vs 30,6 ans), résidaient plus fréquemment dans une commune socialement favorisée ou une commune avec un meilleur accès potentiel au médecin généraliste (36,4 % vs 31,7 %), et étaient moins fréquemment bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (12,6 % vs 25,3 %) ». Quant à la prévalence des comorbidités, elle était globalement similaire entre les femmes vaccinées et non vaccinées.

Le taux de vaccination varie beaucoup selon le département, allant de 8,7 % dans les Alpes-de-Haute-Provence à 46,4 % dans le Finistère. Par ailleurs, les femmes vaccinées par Abrysvo ont mieux respecté les autres vaccinations recommandées chez la femme enceinte : au cours de cette même grossesse, 96,1 % d’entre elles se sont fait délivrer un vaccin contre la coqueluche (contre 65,5 % chez les non-vaccinées) 37,2 % un vaccin contre la grippe (contre 5,4 %) et 11,1 % un vaccin contre le Covid-19 (contre 1,5 % chez les non-vaccinées).

Rappelons que la prévention des bronchiolites du nourrisson est possible via la vaccination de la mère par Abrysvo, mais aussi par immunisation du nouveau-né avec Beyfortus (nirsévimab). « Afin d’estimer globalement la protection des nourrissons contre les infections sévères dues au VRS lors de la saison 2024-2025, les données de vaccination par Abrysvo devront être complétées des délivrances du Beyfortus », indiquent les auteurs. Par ailleurs, il sera important de suivre, dans les prochaines campagnes, l’évolution de la proportion d’enfants immunisés via Beyfortus et de mères vaccinées par Abrysvo. « En effet, de nombreuses études à l’étranger mettent en évidence que les femmes préféreraient davantage de se faire vacciner pendant la grossesse plutôt que d’immuniser les enfants à la naissance », évoquent les auteurs.


Source : lequotidiendupharmacien.fr