Alors que la vaccination est recommandée chez les femmes enceintes contre la grippe, la coqueluche, le Covid-19 et le virus respiratoire syncytial, les couvertures vaccinales restent insuffisantes pour cette population à risque. L’Académie de médecine donne des pistes pour les améliorer.
Actuellement en France, quatre vaccinations sont recommandées aux femmes enceintes : à chaque grossesse contre la coqueluche, et de façon saisonnière contre la grippe, le Covid et contre le virus respiratoire syncytial (VRS), en alternative à l’injection d’anticorps monoclonaux (Beyfortus) chez le nouveau-né. L’efficacité et la tolérance sont clairement démontrées pour chacun de ces vaccins.
Pourtant, la couverture vaccinale contre ces quatre maladies est insuffisante chez les femmes enceintes, notamment pour la grippe, avec seulement 30,4 % de femmes enceintes vaccinées en 2021 (selon l’Enquête nationale périnatale). Les couvertures sont meilleures pour le Covid avec 70 % début 2022, ce qui reste inférieur à la couverture vaccinale des femmes du même âge qui n’étaient pas enceintes (et sachant qu’il n’existe pas encore de données pour 2024, depuis l’instauration de la politique de rappels saisonniers), ainsi que pour la coqueluche, avec un taux de vaccination qui a fortement progressé en 2024 pour atteindre 72,4 % à la suite de l’épidémie responsable de la mort de 20 enfants âgés de moins de 1 an en France. Quant au vaccin anti-VRS, introduit en France en septembre 2024, son taux d’adoption n’est pas encore connu : la couverture vaccinale sera à suivre au regard du taux d’immunisation passive néonatale qui a connu un grand succès.
Le principal facteur de non-vaccination durant la grossesse est l’absence de proposition de la part d’un professionnel de santé (environ 40 %), les autres étant les conditions socio-économiques et les craintes sur la sécurité des vaccins. Face à ce constat, l’Académie de médecine émet des recommandations afin d’améliorer la couverture vaccinale des femmes enceintes.
L’instance propose tout d’abord d’inscrire les vaccinations dans le suivi prénatal usuel. L’académie rappelle en effet « qu’aucune consultation n’est spécifiquement dédiée à la vaccination pendant le suivi de grossesse, et qu’ainsi la vaccination repose sur la motivation du médecin ou de la sage-femme réalisant le suivi. Elle est donc souvent reportée ou oubliée en raison d’autres priorités, par manque de motivation ou simplement faute de temps ». Pour y remédier, les Sages proposent mettre en place des outils pratiques, tels que des rappels automatiques dans les dossiers médicaux, et de « désigner un référent vaccins dans chaque maternité ».
Par ailleurs, il faudrait « un calendrier vaccinal spécifique à la grossesse, clair, précisant les possibilités de co-administrations » ce qui, « simplifierait l’intégration des vaccins au suivi obstétrical de routine et améliorerait la compréhension et l’adhésion des femmes enceintes », suggère l’Académie. Autre idée : que l’assurance-maladie envoie à chaque femme enceinte, après réception de la déclaration de grossesse, des bons de vaccination avec prise en charge à 100 %, accompagnés de messages de prévention.
Deuxième point : les Sages préconisent de rendre la vaccination facilement accessible à toutes les femmes enceintes, notamment en rendant les vaccins disponibles non pas qu’à la pharmacie, mais aussi dans les cabinets des médecins et des sages-femmes, les maternités, etc. « Une directive de la Direction Générale de la Santé (DGS) serait alors nécessaire pour que les vaccins soient mis à disposition dans ces différents sites, agréés en tant que centres de vaccination ». Également, ils recommandent d’inscrire les vaccinations dans le carnet de vaccination numérique.
Troisième point : il s’agit de former à la vaccination les professionnels de santé, notamment les sages-femmes et les infirmières, dont la formation pourrait prendre exemple sur celle des pharmaciens.
S’il n’est pas cité par l’Académie de médecine, rappelons que l’entretien court femme enceinte réalisé à l’officine, instauré en novembre 2024 s’inscrit tout à fait dans cette démarche : il consiste à informer les femmes enceintes, en 5 minutes, sur les risques liés à la consommation de substances fœtotoxiques ou tératogènes et les sensibiliser à l’importance de la vaccination.
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