La vaccination contre le HPV chez les adolescentes et les adolescents peine encore à trouver sa cible. Santé publique France délivre les derniers chiffres sur la couverture vaccinale.
La couverture vaccinale contre les infections à HPV est certes en progression mais en 2023, elle était encore loin des objectifs fixés par la stratégie nationale (60 % à l’horizon de 2023 et 80 % à l’horizon 2030). En effet, seulement 44,7 % des adolescentes de 16 ans avaient reçu leurs deux doses de vaccin (+3,2 points par rapport à 2022 et +7,2 points par rapport à 2021), d’après le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » de Santé publique France du 4 février, établi à partir des données du Système national des données de santé (SNDS). Et 54,6 % des adolescentes de 15 ans n’avaient reçu qu’une seule dose (+6,8 points par rapport à 2022, +8,8 points par rapport à 2021). Cependant, l’étude ne donne pas de données chez les garçons et n’intègre pas les vaccinations faites au collège en classe de 5e.
L’étude met aussi en évidence de grandes disparités régionales. « En France hexagonale, un gradient nord-sud était observé, avec des couvertures vaccinales plus élevées dans les départements du Nord, par rapport à ceux du sud de la France », constate Santé publique France. En tête, la Bretagne (57,6 % avec deux doses), les Pays de la Loire (57,3 %) et la Normandie (54 %). La Corse, la région PACA et l’Île-de-France clôturent le classement (autour de 37 %). La couverture vaccinale est très faible dans les territoires d’Outre-mer, entre 14 % et 20 %. Ces différences de chiffres « peuvent être intrinsèquement liées aux inégalités socio-économiques et être notamment dues à des différences d’accès à l’information et aux professionnels de santé, ou à des différences d’acceptation des interventions de santé publique. Des freins culturels, notamment autour de la sexualité, peuvent constituer une barrière importante à l’acceptation de ces interventions de santé publique », interprète Santé publique France.
Pour augmenter la couverture vaccinale, les auteurs proposent notamment d’étendre la vaccination dans les centres de vaccination publics, les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et les centres de planification familiale, afin d’éviter les avances de frais.
L’étude ne précise pas les lieux de vaccination, mais rappelons que les pharmaciens peuvent vacciner à partir de l’âge de 11 ans depuis l’été 2023.
Pour mémoire, 6 400 nouveaux cas de cancer (dont 3 100 du col de l’utérus) causés par un virus HPV sont notifiés chaque année en France. Depuis 2021, les recommandations de vaccination concernent les filles et les garçons dès 11 ans, avec un schéma à 2 doses (ou 3 doses en rattrapage entre 15 et 19 ans, ou jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes).
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