Aujourd’hui encore, la couverture vaccinale de certaines populations est insuffisante en France. Les plus mal protégées sont les personnes âgées. À l’officine, le bilan de prévention à 60-65 ans est un moment clé pour faire le point sur les vaccinations à réaliser.
À l'occasion de la Semaine européenne de la vaccination du 27 avril au 3 mai, Santé publique France (SPF) publie le bilan de la couverture vaccinale en France en 2024, et pointe des couvertures vaccinales insuffisantes dans certaines populations.
En premier lieu, chez les seniors. En effet, à 65 ans, « seule une personne sur deux est correctement vaccinée contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, ou contre la grippe », déplore Santé publique France. Chez les plus âgés, c’est encore pire : si 50 % des 65 ans ont reçu leur rappel DTP, seulement 44 % des 75 ans l’ont fait et 34 % des 85 ans.
Pour la grippe, la couverture vaccinale est faible, mais elle augmente avec l’âge : de 47 % chez les 65-74 ans, elle atteint 61 % chez les 75 ans et plus.
Quant à la vaccination contre le pneumocoque, recommandée à l’ensemble des 65 ans et plus depuis cette année, elle est loin d’avoir décollé. En effet, moins de 20 % des 65 ans et plus à risque élevé d’infections à pneumocoque sont correctement vaccinées contre les infections à pneumocoque en 2024 : seulement 18,9 % ont reçu au moins une dose de vaccin (VPC13) et 16,7 % au moins deux doses (une dose de VPC13 précédée ou suivie d’une dose de VPP23).
« Pour améliorer ces couvertures vaccinales, il est nécessaire de rappeler l’intérêt du bilan prévention entre 60 et 65 ans – qui peut être réalisé en officine, N.D.L.R. - notamment dans le contexte de nouvelles recommandations de vaccination pour les 65 ans et plus en 2025 », avance SPF. En effet, depuis cette année, la vaccination contre le pneumocoque, mais aussi celle contre le zona sont recommandées à l’ensemble des personnes âgées de 65 ans et plus. La vaccination contre le VRS (virus respiratoire syncytial) est également recommandée à toutes les personnes âgées de 75 ans et plus et à celles âgées de 65 à 74 ans présentant des pathologies respiratoires et cardiaques chroniques. Ces vaccinations s’ajoutent aux rappels de vaccination contre le DTP, de la vaccination annuelle contre la grippe et de la vaccination contre le Covid-19.
Autre population à inciter à la vaccination : les adolescents, en ce qui concerne la prévention contre les infections à papillomavirus. En effet, on est bien loin de l’objectif de couverture vaccinale de 60 % à l’horizon de 2023 et de 80 % à l’horizon 2030. La situation s’améliore toutefois avec le temps : en 2024, 58,4 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une première dose de Gardasil 9 ; elles étaient 54,6 % en 2023. En 2024, 36,9 % des jeunes garçons de 15 ans avaient reçu une première dose de vaccin ; ils étaient 25,9 % en 2023.
En ce qui concerne la vaccination contre les méningocoques ACWY, elle est désormais recommandée chez tous les adolescents (selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans quelle que soit leur vaccination antérieure et d’un rattrapage vaccinal pour les 15 à 24 ans). En 2024, 73,6 % des 10 à 14 ans étaient vaccinés contre les infections à méningocoque C, en augmentation par rapport à 2023 (71,9 %).
Enfin, Santé publique France salue l’amélioration de la couverture vaccinale des femmes enceintes contre la coqueluche, recommandée depuis 2022. « En 2024, 62,3 % des femmes ayant accouché ont été vaccinées contre la coqueluche pendant leur grossesse. Elles n’étaient que 43,4 % en 2023. La couverture vaccinale a progressé au cours de l’année 2024 pour atteindre 75 % des femmes parmi celles qui ont accouché en décembre 2024 », selon SPF, qui explique cette forte augmentation, en partie au moins, par « les propositions de vaccination et communications faites dans le contexte de l’épidémie de coqueluche survenue en 2024 ».
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