La Haute Autorité de santé (HAS) recommande au ministère de la Santé « l’élargissement du rattrapage de la vaccination contre les papillomavirus (HPV) aux jeunes hommes et aux jeunes femmes, indépendamment de leur orientation sexuelle – et qui n’auraient pas été vaccinés à l’adolescence entre 11 et 14 ans – jusqu’à l’âge de 26 ans révolus ». Il reste encore à attendre que cette recommandation soit entérinée par le ministère et que le remboursement de Gardasil 9 jusqu’à cet âge pour les deux sexes soit acté au « Journal officiel ». Aujourd’hui, la vaccination contre les virus HPV est recommandée en France pour les jeunes filles et les jeunes garçons, âgés de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage vaccinal pour les deux sexes, jusqu’à 19 ans révolus. Elle est également recommandée, seulement pour les hommes qui ont ou ont eu des relations sexuelles avec des hommes (HSH), jusqu’à 26 ans révolus.
Priorité aux 11-14 ans
Dans sa recommandation, la HAS insiste toutefois sur le fait que la priorité « demeure la vaccination des adolescents de 11 à 14 ans, chez qui la couverture vaccinale reste insuffisante. » Ainsi, en 2024, seules 48 % des filles et 24,5 % des garçons de 16 ans ont réalisé un schéma complet (deux doses). L’objectif national de 80 % à l’horizon 2030 est donc encore loin. L’instance souligne également que la vaccination est d’autant plus efficace qu’elle est réalisée précocement, et qu’il ne faut donc pas attendre l’âge adulte pour la mettre en œuvre.
Attention aux différents schémas vaccinaux recommandés : deux doses espacées de 5 à 13 mois avant 15 ans et 3 doses en rattrapage (respectivement 2 et 6 mois après la première), passé 15 ans.
La nouvelle recommandation a été établie, d’une part, à partir des données d’efficacité et de sécurité du vaccin Gardasil 9, que l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) a jugé « sûr et efficace » et, d’autre part, grâce aux données qui montrent que les trois quarts des 16-26 ans « n’ont pas encore été exposés aux infections par l’HPV, mais sont à risque élevé de les acquérir et les transmettre ». Le pic d'incidence pour les femmes en France se situe dans la tranche d’âge de 20 à 24 ans, détaille l'autorité. Par ailleurs, la HAS souligne que la plupart des pays européens et notamment ceux ayant obtenu une très bonne couverture vaccinale disposent de programme de rattrapage pour les jeunes adultes.
6 400 cas de cancers liés à l’HPV
Cette décision va dans le sens de l’Académie de médecine, mais aussi d'autres sociétés savantes, des associations médicales et des syndicats de professionnels de la santé, ainsi que le Laboratoire MSD qui commercialise Gardasil 9, qui avaient tous préconisé une vaccination HPV jusqu’à 26 ans pour toutes et tous afin d'accélérer l’élimination des cancers liés aux papillomavirus.
Les infections à HPV induisent chaque année environ 100 000 cas de condylomes anogénitaux, 35 000 lésions précancéreuses et 6 400 cas de cancers, dont près de la moitié sont des cancers du col de l’utérus. En 2023, 3 159 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été diagnostiqués et 1 100 décès recensés. Un cancer évitable, grâce au recours à la vaccination et au dépistage.
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