Marquée par la circulation concomitante de trois virus, l’épidémie de grippe a duré deux semaines de plus qu’en moyenne. Elle a également été plus létale.
Caractérisée par une co-circulation inhabituelle à des niveaux élevés des trois virus grippaux saisonniers (sous-type A(H1N1) pdm09, A(H3N2) et B/Victoria), l’épidémie de grippe qui s’est achevée fin février aura aussi été plus longue et plus intense. S’étalant sur une période de douze semaines, au lieu de dix en moyenne, elle a touché l’ensemble de l’Hexagone pendant une période de dix semaines.
La médecine de ville a été particulièrement éprouvée puisque, selon les chiffres diffusés par Santé publique France, 2,7 millions de consultations pour syndrome grippal ont été relevées par le réseau Sentinelles. De son côté, SOS médecins a comptabilisé 224 000 actes pour grippe et syndrome grippal. L’épidémie, qui a joué les prolongations, n’a atteint son pic que fin janvier, engendrant une activité intense chez SOS médecins puisque les appels pour grippe/syndrome grippal SOS ont, alors, constitué 27,8 % de l’ensemble des actes médicaux tous âges confondus, contre 25,4 %, record atteint lors du pic de la saison 2022-2023.
La grippe a également marqué par sa sévérité, avec plus de 29 100 hospitalisations après passage aux urgences (réseau Oscour). Dans 60 % des cas, elles concernaient des personnes de 65 ans et plus. Toutefois, lors de la première semaine de l’année, l’hôpital a connu un pic d’activité exceptionnelle dans toutes les classes d’âge. Cette intensité de l’épidémie se retrouve dans la morbidité. 1 849 personnes ont été admises en réanimation. Près de neuf sur dix patients étaient âgés de 18 ans et plus, dont 86 % présentaient au moins une comorbidité. Pour les 79 % des cas dont le statut vaccinal était renseigné, 62 % n’étaient pas vaccinés contre la grippe. Il est vrai qu’en dépit d’une montée en charge du réseau officinal dans la vaccination antigrippale, la couverture vaccinale stagne d’une année sur l’autre. Bien qu’un sursaut ait été observé en début d’année, suite à une communication des autorités sanitaires et un prolongement de la campagne, seulement 46,5 % des personnes à risque ciblées par la vaccination, 53,7 % des 65 ans et plus, et 25,3 % des moins de 65 ans à risque, se sont fait vacciner contre la grippe. Des taux faibles qui, irrémédiablement, se traduisent en termes de létalité. « Sur un ensemble de communes enregistrant 84 % de la mortalité nationale, un excès d’environ 14 100 décès toutes causes a été enregistré au cours de l’épidémie (S49/2024 à S08/2025) avec un pic en S02 », relève Santé publique France dans son bilan. Parmi les décès déclarés par certificat électronique, 4 925 avaient une mention de grippe comme affection morbide ayant directement provoqué ou contribué au décès, dont 82 % concernaient des personnes de 65 ans ou plus.
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