Zika menace l’Europe

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Publié le 27/04/2016

Crédit photo : Phanie

Un colloque sur le virus Zika, qui s’est déroulé lundi et mardi à l’Institut Pasteur de Paris, s’est attaché à faire le point sur la pathologie, son vecteur et la menace qu’il représente.

Si son arrivée en Europe est probable avec les beaux jours qui se profilent, les chercheurs s’interrogent encore sur le moustique qui en sera responsable. Ils estiment qu’Aedes ægypti est le plus enclin à transporter le virus, ce qui suggère, selon « Le Quotidien du Médecin », « des risques épidémiques limités en Europe ».

La bonne nouvelle est que le virus, une fois dans le système digestif du moustique femelle, met 14 jours à atteindre la salive chez Aedes albopictus et 9 jours chez Aedes ægypti : « des délais très longs qui réduisent considérablement le risque de transmission à l’homme », relève Anna-Bella Failloux, responsable du laboratoire Arbovirus et insectes vecteurs de l’Institut Pasteur.

Ce qui pose une autre question : comment une épidémie aussi importante a pu avoir lieu dans les Caraïbes et en Amérique du Sud en s’appuyant sur des vecteurs aussi médiocres ? Anna-Bella Failloux envisage deux réponses : soit la conjonction d’une forte population humaine et d’une forte population de moustiques a compensé la faible transmissibilité du virus, soit c’est un autre vecteur qui est en cause.

Culex pipiens, également appelé moustique de l’eau sale, serait le coupable idéal… Ce qui serait une très mauvaise nouvelle, puisque ce vecteur est présent « sur tous les continents, jusque dans le métro parisien ». Cela changerait également la donne quant à une possible extension de l’épidémie en France et partout ailleurs.

À l’OMS, on note que l’épidémie est en phase décroissante « au Brésil, en Colombie et au Cap Vert », sans exclure une résurgence à la prochaine saison estivale. Si les scientifiques ne s’attendent pas à une pandémie en Europe cette année, ils soulignent que le nombre de cas pourrait vite augmenter dans les zones du monde encore épargnées par le virus dont le lien avec une microcéphalie est désormais certain.


Source : lequotidiendupharmacien.fr
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