Le patrimoine immatériel de l’UNESCO vient compléter ses listes de patrimoine naturel et architectural, et englobe des pratiques culturelles, sociales ou artistiques, dont certaines sont fortement menacées et doivent être protégées.
Il est extrêmement multiple et varié et, parmi les nouveaux inscrits au titre de l’année 2015, on trouve, entre autres, le rituel des bergers mongols pour amadouer les chamelles, les fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées ou le sbuâ, pèlerinage annuel des communautés zénètes dans le Sahara algérien.
Les coopératives sont nées au début du XIXe siècle de la volonté de professionnels de s’associer autour d’une entreprise commune tout en s’entraidant. Elles ont largement contribué à la prospérité économique de plusieurs pays européens, dont l’Allemagne. Les coopératives agricoles et bancaires Raiffaisen, aujourd’hui encore fortement présentes dans tout le monde germanique, en sont l’un des exemples les plus aboutis.
À partir de ce modèle, des pharmaciens se sont regroupés eux aussi pour promouvoir leur profession et leurs intérêts : beaucoup de grossistes coopérateurs sont nés dans ce cadre – comme ce fut le cas aussi en France- et détiennent toujours une part importante du marché des grossistes.
La coopérative Noweda (contraction de « les pharmaciens du Nord-Ouest »), fondée à Essen en 1939 par sept pharmaciens indépendants, est par exemple le second grossiste allemand, derrière Phœnix et juste devant Celesio et une autre coopérative, Sanacorp. Elle soutient activement ce projet d’inscription.
L’association historique des coopératives a préparé pendant plusieurs années un dossier de candidature, qui a été officiellement remis par l’Allemagne à l’UNESCO, laquelle doit maintenant l’étudier. Elle devrait donner sa réponse l’an prochain. Le fait d’être inscrit sur une telle liste peut favoriser la reconnaissance et la protection de la structure, surtout si elle est menacée.
La presse pharmaceutique allemande s’est faite l’écho, un peu amusée, de l’engagement des coopératives de pharmaciens dans le projet : si une coopérative fonctionne mal, se demande-t-elle, voire perd de l’argent, sera-t-elle sauvée grâce à l’UNESCO ?
Il y a deux ans, l’une d’entre elles avait, il est vrai, fait faillite après seulement quelques années de fonctionnement, et la concurrence sur le marché des grossistes, coopérateurs ou non, est aujourd’hui de plus en plus féroce.
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