Neuf nouvelles benzodiazépines de synthèse ont été ajoutées à la liste des psychotropes. Ces produits illégaux sont plus puissants que les benzodiazépines médicamenteuses, avec un risque élevé d’overdose mortelle.
Les benzodiazépines de synthèse (aussi appelées designer benzodiazépines, ou D-BZD, ou analogues synthétiques des benzodiazépines non pharmaceutiques) sont des nouvelles substances psychoactives de synthèse ayant une structure chimique et des effets pharmacologiques similaires à ceux des médicaments de type benzodiazépine. Le 10 juillet, neuf nouvelles molécules ont été ajoutées à la liste des substances psychotropes : leur production, vente et usage sont désormais interdits. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait déjà classé certaines benzodiazépines de synthèse sur cette liste, en 2018. Mais de nouvelles molécules continuent d’apparaître et les signalements d’addictovigilance ne cessent de se multiplier.
Les nouvelles molécules désormais illégales sont le bentazépam, bromonordiazépam (synonyme désalkylgidazépam), flubrotizolam, fluclotizolam, gidazépam, méthylclonazépam, norflurazépam, thionordazépam et tofisopam (ou emandaxin). Les produits qui en contiennent, principalement vendus sur Internet, se présentent sous forme de poudre, de comprimé, de liquide, de spray pour instillation nasale ou d’e-liquide. Ils sont notamment utilisés pour réduire l’anxiété, comme sédatif ou encore en association avec d’autres drogues.
Quels sont les risques de ces substances pour l’usager ? « La puissance d’action de ces benzodiazépines de synthèse fait qu’elles peuvent entraîner des effets graves pour la santé, même à très faible dose », précise l’ANSM : sédation sévère (somnolence jusqu’au coma), confusion, agitation, altération de la mémoire, troubles de l’équilibre et de la coordination, difficultés à respirer. Ces effets indésirables peuvent durer plusieurs jours. Surtout, « le risque d’overdose potentiellement mortelle est très élevé ».
Ces molécules sont généralement consommées à faible dose, ce qui peut les rendre difficilement détectables dans le sang et retarder la prise en charge médicale lors d’une hospitalisation ou en cas d’intoxication. On pourra suspecter un surdosage ou une intoxication aux benzodiazépines de synthèse lorsqu’un patient présente une altération de la conscience, une hypotonie et une dépression respiratoire sans signe évocateur d’intoxication opioïde. « Le flumazénil, antagoniste des benzodiazépines, permet de neutraliser les effets de ces molécules de synthèse, tels que coma et dépression respiratoire, confirmant ainsi la présence de benzodiazépines ».
En cas de suspicion de prise, l’agence recommande de contacter le centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) et de déclarer tout cas grave sur le portail signalement-sante.gouv.fr.
A la Une
Venlafaxine, quétiapine : prévoir un été sous tension
Nouvelle mission
Dépister l’hypertension à l’officine, c’est déjà une réalité en PACA
Mobilisation de la profession
Baisse du plafond des remises génériques : les pharmaciens s’apprêtent à frapper plus fort
Luttes contre les violences
Renforcement de la sécurité des soignants : que prévoit la nouvelle loi ?