Une enquête de l'ANEPF

CSP : les étudiants proposent une harmonisation

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Publié le 15/09/2016
Le certificat de synthèse pharmaceutique, examen validant pour entrer en troisième cycle, a été mis en place lors de la réforme des études de pharmacie en 2014. Mais chaque faculté peut choisir la forme de cette évaluation essentielle. L'ANEPF présente un état des lieux détaillé et des propositions pour une meilleure équité entre les étudiants au niveau national.

Le certificat de synthèse pharmaceutique (CSP) évalue la capacité de l'étudiant à mobiliser et synthétiser les connaissances accumulées tout au long de son cursus. Cet examen doit absolument être validé pour pouvoir accéder au 3e cycle des études de pharmacies, donc en 6e année.

Après trois années de mise en œuvre, l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) a mené l'enquête auprès des étudiants de 4e, 5e et 6e année afin d'établir un état des lieux.

« Il nous est revenu aux oreilles que les examens étaient très hétérogènes d'une faculté à l'autre, nous avons donc voulu réaliser un état des lieux national sur cet examen qui peut être bloquant », explique Arthur Piraux, vice président en charge de l'enseignement supérieur à l'ANEPF.

Hétérogénéité

Après un questionnaire mis en ligne entre début janvier et fin juin 2016, 1 228 participants et une analyse poussée des résultats obtenus pendant l'été, l'association confirme une très grande hétérogénéité des formats choisis par les différentes facultés. « L'arrêté du 8 avril 2013, dans ses articles 13 et 14, préconise certaines formes d'examens mais laisse une grande liberté d'interprétation. Selon les facultés, le CSP peut être un examen oral ou écrit, et parfois même les deux à la fois », souligne Arthur Piraux. En conséquence, la difficulté de l'examen est très variable, certaines facultés affichant un taux de validation de près de 90 % quand d'autres plafonnent à 60 %.

De plus, les conditions d'examen sont aussi très hétérogènes. Certaines facultés font passer des oraux en laissant un temps de préparation de 15 à 30 minutes à l'étudiant, après remise du sujet, pour présenter un cas clinique, d'autres ne prévoient pas de temps de préparation. Le matériel à disposition pour préparer l'explication de cas diffère également, certaines facultés interdisant l'usage d'un Dorosz ou d'un Vidal quand d'autres mettent ces ouvrages en libre accès.

« C'est un examen national ; à ce titre, il nous semble essentiel de le rendre plus homogène pour l'équité des chances des étudiants. » C'est pourquoi l'ANEPF prévoit d'aborder le sujet avec la Conférence des doyens, propositions en main et état des lieux à l'appui. « Nous allons proposer une harmonisation des modalités de passage du CSP par un oral, avec un déroulement type : 15 à 20 minutes de préparation laissées à l'étudiant après remise du sujet, qui devrait accéder à différents outils tels que le Vidal ou le Dorosz, et qui sera ensuite face à un jury pluridisciplinaire », précise Arthur Piraux. L'ANEPF compte également améliorer la communication sur cet examen auprès des étudiants.

L'enquête en ligne a en effet révélé que nombre d'étudiants appréhendaient très fortement le CSP par manque de communication en amont, certains découvrant même son existence au cours de leur 4e année de pharmacie. L'ANEPF espère être entendue et obtenir une harmonisation du CSP pour la rentrée 2017.

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3286
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