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Substitution biosimilaire : pour une économie partagée

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Publié le 28/10/2019
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Parmi les missions réussies confiées au pharmacien, l’Union des groupements de pharmaciens d’officine insiste sur les vingt ans de la substitution générique et appelle à poursuivre avec la substitution biosimilaire.
Laurent Filoche

Laurent Filoche
Crédit photo : S. Toubon

S’adressant directement au directeur de l’assurance-maladie Nicolas Revel, Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), a défendu la substitution biosimilaire à l’officine en énumérant tous ses avantages et en proposant un nouveau modèle de partage des économies réalisées.

S’appuyant sur le succès de la substitution générique grâce au pharmacien, il exhorte à trouver une solution pour développer le marché des biosimilaires car le plan « Ma santé 2022 » a posé un objectif de switch vers le biosimilaire de 80 %. Et surtout parce que la substitution biosimilaire pourrait engendrer « 600 millions d’euros d’économies potentielles en année pleine pour l’assurance-maladie ». De plus, tout comme les génériques, les biosimilaires permettent de lutter contre les ruptures et tensions d’approvisionnement.

Dans ce cadre, l’UDGPO propose un « partenariat gagnant-gagnant » pour l’assurance-maladie, les pharmaciens, les médecins et les patients, en reprenant le modèle de l’expérimentation en cours à l’hôpital visant à inciter à la primoprescription hospitalière de trois biosimilaires délivrés en ville (insuline glargine, étanercept et adalimumab). L’incitation s’appuie sur un partage de l’économie générée entre l’assurance-maladie (70 %) et le service hospitalier prescripteur (30 %).

Cadre juridique

Pour Laurent Filoche, ce modèle doit être expérimenté à l’officine pour favoriser la substitution par le pharmacien. Le partage de l’économie générée suivrait le même principe, mais inclurait trois acteurs : l’assurance-maladie (70 %), le pharmacien (15 %) et le médecin (15 %). Dans tous les cas, un modèle économique doit être mis en place pour la substitution biosimilaire. Car en admettant que cette pratique soit un jour autorisée, le modèle actuel n’incite pas le pharmacien à substituer. « Pour l’Humira (adalimumab), premier produit en termes de coût de remboursement en France, une substitution engendre 156,59 euros d’économie pour l’assurance-maladie, alors que pour le pharmacien, c’est une perte sèche de 8,61 euros de marge. »

Mais pour le directeur de l’assurance-maladie, « les biosimilaires ne sont pas un sujet conventionnel puisque nous n’avons pas de cadre juridique organisé de la substitution ». Nicolas Revel reste cependant ouvert à des propositions « le jour où nous serons autorisés à travailler sur la substitution des produits biosimilaires ». Pour l’instant, l’assurance-maladie se focalise sur l’interchangeabilité par les prescripteurs et les moyens de la favoriser.

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3552