Zika : à la recherche de l’antimoustique parfait

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Publié le 10/02/2016

Crédit photo : Phanie

« La lutte antivectorielle est un élément essentiel » dans la lutte contre le virus Zika, rappelle Marisol Touraine, ministre de la Santé. Face à l’épidémie de chikungunya, les autorités ont utilisé « de manière dérogatoire pendant six mois en Guyane le malathion » car il a été classé « cancérogène probable » le 20 mars dernier par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Son usage doit donc être limité, « et à ce stade, les autorités concernées ne nous recommandent pas l’utilisation du malathion », ajoute la ministre de la Santé. De plus, « ce qui était efficace il y a quelques années ne l’est plus. Ce n’est pas le virus qui devient résistant mais le moustique », précise Marisol Touraine.

C’est pourquoi la France mène des recherches sur de nouveaux insecticides, qui pourraient s’inspirer des initiatives locales menées en Amérique latine. Des villages du Salvador utilisent un poisson nommé zambos, friand des larves des moustiques, quand le Pérou développe un insecticide naturel à base de noix de coco, de manioc, d’asperges et de pommes de terre, exporté pour son efficacité et son absence de toxicité en Guyane et au Honduras. En Colombie, des moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia ont été lâchés, bactérie qui empêche le Zika de se développer dans le moustique.

Selon l’OMS, des vaccins sont également à l’étude dans au moins 12 laboratoires et agences nationales de recherche dans le monde, tous « aux premiers stades de recherche ». L’instance s’intéresse de près au développement de thérapies prophylactiques et à la « dissémination contrôlée de moustiques génétiquement modifiés », à l’instar des initiatives menées au Brésil et au Panama avec des moustiques mâles qui, en s’accouplant, produisent des insectes incapables de parvenir à l’âge adulte et donc de se reproduire.


Source : lequotidiendupharmacien.fr
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