TROIS ORDONNANCES

M. Arnaud G., 58 ans

Publié le 27/05/2013
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Le contexte :

M. G. se partage entre son jardin, sa maison, ses amis et des repas bien arrosés. Traité pour hypertension depuis près de six ans, victime d’athérosclérose il reste cependant peu convaincu de l’intérêt d’un suivi médical. Ce patient présente aussi une ordonnance du dentiste pour de l’Éludril et du paracétamol... Que vous inspire-t-elle ?

Le Tenordate est un antihypertenseur associant deux principes actifs : un bêtabloquant, l’aténolol (50 mg) et un inhibiteur calcique, la nifédipine (20 mg LP), que l’on retrouve respectivement dans la Ténormine et l’Adalate. L’atorvastatine (Tahor) est une statine, un inhibiteur de l’HMG-CoA-réductase, indiquée essentiellement dans le traitement des hypercholestérolémies pures (type IIa) ou mixtes de type IIb. Les statines permettent d’espérer une réduction de 25 à 60 % du taux de LDL-C, selon la dose utilisée et la puissance de la molécule. Leur usage doit rester prudent chez un patient ayant des problèmes avec l’alcool (toxicité hépatique potentielle, à surveiller)... Mais il est difficile d’évoquer cette question avec M. G., tout comme la nécessité d’associer un régime alimentaire adapté à l’usage d’un hypocholestérolémiant.

Le clopidogrel (Plavix) est un antiagrégant plaquettaire indiqué en prophylaxie des événements liés à l’athérothrombose. Il est donc pertinent pour empêcher la constitution d’un caillot au niveau des plaques d’athérome.

Votre conseil

Le médecin a oublié de préciser le dosage du Tahor : le dossier informatisé du patient montre qu’il s’agit de comprimés dosés à 40 mg.

Vous proposez régulièrement à ce client un traitement de substitution nicotinique - qu’il refuse -, vous lui remettez des brochures d’information sur les dyslipidémies, et vous rappelez l’importance de signaler au médecin la survenue de toute douleur, crampe ou faiblesse musculaire (signe prodromique d’une possible rhabdomyolyse).

M. G. présente également une ordonnance du dentiste pour des flacons de bain de bouche et du paracétamol : il explique qu’il va subir la pose d’un implant dentaire. Vous l’invitez à contacter dentiste comme médecin et à suspendre immédiatement l’usage du clopidogrel, majorant le risque hémorragique, car l’intervention doit avoir lieu dans une semaine.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3010