Gestion de stock, réforme des marges arrières

Publié le 30/11/2009
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Suppression des marges arrières, baisse des prix, la facture pour l’économie officinale s’annonçait salée pour 2009. En cette fin d’année, c’est l’heure des comptes. Le marché du générique est-il toujours porteur pour les pharmaciens ? Avant de conclure, il vaut mieux savoir de quelle facture on parle.
Le générique reste l’un des principaux aiguillons de l’économie officinale





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Le générique reste l’un des principaux aiguillons de l’économie officinale Models.
Crédit photo : BSIP

LES PRÉVISIONS budgétaires n’étaient pas encourageantes pour l’économie de l’officine. Début 2009, tenant compte de la suppression des marges arrières et de la baisse programmée des prix des médicaments, les syndicats de pharmaciens annonçaient quelques dizaines de millions d’euros de perte pour l’économie officinale. Une année s’est écoulée, et les prévisions se confirment. « Nous avons perdu même au-delà de ce que nous avions estimé, le contexte économique général étant très défavorable », explique Philippe Besset, président de la commission Économie de l’officine à la FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France). Pour Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine), les pharmaciens ont perdu entre 7 et 8 % de remises, auxquels doivent s’ajouter les baisses de prix.

Le marché du générique est devant nous.

Alors, qu’en est-il aujourd’hui de la facture générique pour l’officine ? « Je vous laisse imaginer les difficultés auxquelles nous serions confrontés si nous n’avions pas le générique, ni la marge compensée. Même si ce n’est plus le ballon d’oxygène que l’on a connu au départ, le marché du générique est aujourd’hui un excellent amortisseur », souligne le président de l’USPO. En effet, s’il ne permet plus de récupérer autant de marge que par le passé, le générique apparaît néanmoins aujourd’hui comme le seul moyen de stimuler l’économie de l’officine. « Le système gagnant-gagnant existe toujours, mais à 90/10 en faveur de l’Assurance-maladie et non plus à 50/50 », confirme Philippe Besset avant d’ajouter que le générique est le seul facteur de croissance aujourd’hui. Car si le marché du générique était de 2,1 milliards d’euros en PFHT en 2008, il devrait atteindre 2,6 milliards d’euros en 2010, et plus de 3 milliards d’euros en 2014. En cause, l’arrivée dans les deux années à venir de grosses molécules, le clopidogrel ayant ouvert le bal. Pour la FSPF et l’USPO, le marché du générique est devant nous.

Une facture pas seulement en euros.

Avec un taux de pénétration de 82 % en 2008, soit une économie supplémentaire de 170 millions d’euros, l’Assurance-maladie peut remercier le pharmacien. Il représente en effet aujourd’hui le principal acteur du développement du générique. Notre travail pour développer le générique a joué en notre faveur dans les diverses négociations avec les pouvoirs publics. Grâce à cela, nous avons récupéré un potentiel de confiance, il faut l’entretenir, explique le président de l’USPO.

› DAVID PAITRAUD

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2707