Le thème de la grande table-ronde de la « Journée de l’économie de l’officine » était « Comment sauver le maillage officinal ? » Question d’actualité s’il en est. Mais avant de s’attaquer à la résolution d’un problème, un état des lieux est souvent nécessaire. C’est dans le respect de ce prérequis que « Le Quotidien » a souhaité interroger les officinaux sur leur perception de l’état du maillage pharmaceutique avec l’aide de son partenaire Call Medi Call (groupe GMG). Inquiets, mais pas si pessimistes que ça, les professionnels interrogés estiment, dans une proportion d’un sur deux (49 % exactement), que globalement, le maillage officinal est bien menacé. Un sentiment qui se précise encore lorsqu’on demande aux pharmaciens d’évaluer le nombre d’officines que pourrait perdre le réseau à l’horizon 2035. Pour plus d’un pharmacien sur trois (35 %), ce n’est pas moins de 5 000 pharmacies qui baisseront leur rideau définitivement dans les 10 années à venir, tandis que 31 % des confrères interrogés estiment que le maillage pharmaceutique sera allégé de 2 000 officines dans le même délai. À noter, seulement 14 % des confrères (optimistes ?) visent une stabilité du réseau durant les 10 années à venir.
Mais cet augure n’est pas sans remède. On sait que plusieurs mesures visent à prévenir cette dégradation, voire à l’enrayer. Au premier rang desquelles le décret sur les territoires fragiles visant à apporter une aide financée par l’assurance-maladie aux officines qui s’y trouvent. Mesure efficace ? Suffisante ? Adaptée ? Call Medi Call a posé la question. Et c’est « non » pour une majorité de pharmaciens (44 + 39 = 83 %) : ces aides sont insuffisantes (44 %) ou réparties de façon inadaptée (39 %).
Autre moyen de rapiécer les mailles distendues du filet, la possibilité de créer des annexes de pharmacie est jugée « difficile à mettre en œuvre » pour 31 % des officinaux et même « susceptible de déstabiliser le réseau » pour un pharmacien sur quatre. Seulement 6 % des confrères pensent qu’elle est « de nature à rétablir l’homogénéité de l’accès aux soins dans certains territoires ».
Enfin, lorsque nous demandons aux pharmaciens de classer du plus inquiétant au moins inquiétant les périls qui menacent, selon eux, le maillage officinal, ces derniers placent logiquement en tête les difficultés économiques rencontrées par les officines (absence de revalorisation des honoraires, baisse du plafond des remises génériques…), juste devant la désertification médicale. On le voit, les inquiétudes sur l’équilibre économique du réseau et celles relatives à l’intégrité du maillage se rejoignent sur le podium des préoccupations des pharmaciens… Elles méritent sans aucun doute un traitement combiné.
* Enquête menée du 14 juin au 1er septembre 2025 sur 1 026 pharmacies représentatives de la population globale.
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