Une origine souvent saprophytique

Publié le 29/09/2022

Les bactéries ordinairement à l’origine des méningites communautaires sont localisées à l’origine dans l’oropharynx et les cavités ORL. Elles gagnent les méninges par voie hématogène, à l’occasion d’une bactériémie ayant pour origine une colonie saprophytique ; elles peuvent également se propager par contiguïté à partir d’un foyer infectieux ORL chronique ou aigu (sinusite à pneumocoque par exemple) ou, en cas de brèche ostéoméningée congénitale ou acquise, du fait du simple portage du germe. Une inoculation traumatique ou chirurgicale est aussi décrite.Une fois dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), les bactéries s’y multiplient rapidement car ce milieu est relativement dépourvu de défenses immunitaires. Les cellules endothéliales des microvaisseaux cérébraux produisent alors en réponse des cytokines pro-inflammatoires, à l’origine d’une œdématisation du cerveau, avec hypertension intracrânienne et altérations vasculaires, l’exposant à la survenue d’un infarctus par stase veineuse et thrombophlébite. L’exsudat peut altérer les nerfs crâniens et empêcher l’écoulement physiologique du LCR avec risque d’hydrocéphalie.Les conséquences de l’infection bactérienne méningée (inflammation, œdématisation, agressions vasculaires) précoces, sévères, imposent une prise en charge urgente. La maladie peut être rapidement fatale, et, sinon, des séquelles peuvent constituer des handicaps irréversibles au niveau de la vue (pouvant aller jusqu'à la perte de la vision), de l'audition, de l'élocution et de l'apprentissage. Une paralysie, voire une gangrène des mains ou des pieds sont également observées. La létalité de ces affections est d’environ 10 % des cas malgré une antibiothérapie adaptée ; le taux de sujets présentant des séquelles est d’environ 30 %.


Source : lequotidiendupharmacien.fr