Un tableau neurologique. D’apparition souvent insidieuse, une méningite bactérienne débute comme une infection rhino-pharyngée ou pulmonaire banale survenant après une incubation comprise entre 2 et 10 jours. Ce tableau s’assombrit ensuite rapidement en associant fièvre, frissons, malaise général avec nausées, syndrome méningé (céphalées violentes, vomissements « en jet », photophobie, raideur de la nuque). Ces signes caractérisant la forme aiguë demeurent parfois peu marqués chez le nourrisson (ou en cas de méningite virale).L’infection peut s’accompagner de troubles de la conscience, allant de l’irritabilité et d’une grande nervosité à une somnolence ou à de la confusion mentale. Des convulsions ne sont pas exceptionnelles. La conjugaison d’une déshydratation importante et d’un collapsus vasculaire explique la survenue d’un état de choc. L’évolution est parfois fulgurante : septicémie, choc endotoxinique avec défaillance polyviscérale peuvent entraîner un décès en moins de 24 heures, notamment chez l’enfant.Des présentations atypiques. Les présentations frustres ou atypiques de l’infection ne sont toutefois pas rares. On peut ainsi observer d’emblée des crises convulsives ou un coma. Parfois, le tableau se réduit à une migraine violente, à une sinusite, voire à… des signes psychiatriques. De plus, le patient utilise parfois dès les premiers signes un antipyrétique (aspirine, paracétamol) décapitant la fièvre et supprimant un signe évocateur. L’existence d’un foyer infectieux évident peut faire attribuer à tort la fièvre à une autre pathologie : il faut donc évoquer l’éventualité d’une méningite chez tout nouveau-né ou nourrisson présentant une fièvre aiguë, d’installation brutale, présentant une nuque « molle », un bombement de la fontanelle et/ou des troubles du comportement.Des complications redoutées. Mis à part la survenue précoce d’un choc septique ou d’un purpura fulminans[1], les complications d’une méningite bactérienne sont avant tout neurologiques. S’observant dans 20 à 50 % des cas selon le germe et le terrain, elles sont liées à l’œdème cérébral et à l’altération des parois vasculaires avec constitution de lésions ischémiques. Le tableau associe alors des troubles de la conscience, un état stuporeux précédant souvent un coma, des convulsions, des signes neurovégétatifs (troubles vasomoteurs, respiratoires, tensionnels), des paralysies. L’éventuelle survenue de nécroses cutanées nécessite parfois une amputation.Séquelles. Assez fréquentes (15 % à 20 % des cas), les séquelles des méningites compliquées peuvent se solder par un déficit intellectuel, une hydrocéphalie, une comitialité, des anomalies motrices (notamment une paralysie faciale ou oculaire), des anomalies du langage, une surdité neurogène uni- ou bilatérale (surtout après une méningite à pneumocoque), une cécité corticale.Récidives. Toute récidive, dans un délai supérieur à un mois après la guérison d’une première occurrence, fait rechercher une étiologie locale, telle, par exemple, une brèche ostéoméningée après fracture du crâne ou une érosion osseuse sur sinusite chronique. Le germe incriminé est alors fréquemment un pneumocoque. Un déficit immunitaire peut aussi expliquer des récidives multiples.
Des débuts insidieux
Publié le 29/09/2022
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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