Une maladie gynécologique chronique

C’est en 1860 que la maladie fut décrite pour la première fois par un médecin pathologiste autrichien d’origine tchèque, le Docteur Carl Von Rokitansky. Il la décrivit comme « la présence de muqueuse utérine en dehors de l’utérus ». Le terme « endométriose » n’est apparu qu’en 1921 avec le Docteur John Albertson Sampson, un gynécologue américain, qui s’intéressa de près à cette pathologie et en proposa la première hypothèse physiopathologique.L’endométriose se caractérise par la migration de tissus de l’endomètre. Cette migration peut se faire au sein du muscle utérin, on parle alors d’endométriose interne ou adénomyose. Dans ce cas, elle peut être superficielle (épaississement de la zone jusqu’à 12 mm) ou profonde. Mais elle peut aussi être externe (ou extra-utérine). Dans cet autre cas, elle a principalement lieu sur les organes génitaux (lorsqu’elle forme des kystes ovariens, on parle d’endométriomes) et le péritoine mais peut fréquemment s’étendre aux appareils urinaire, digestif, et plus rarement pulmonaire. Or ce tissu conserve les mêmes propriétés que le tissu endométrial intra-utérin, à savoir les mêmes rythmes de prolifération et d’atrophie dus aux variations hormonales du cycle menstruel. Il va donc être à l’origine de saignements au moment des règles. Mais ce sang ne peut être évacué naturellement et entraîne la formation de lésions, nodules ou kystes sur les organes concernés.Si la prévalence de l’endométriose est difficile à définir du fait d’un sous-diagnostic fréquent, on estime qu’elle toucherait 1 femme sur 10 en âge de procréer.