Pharmacie vétérinaire

Une option pas si bête

Publié le 28/02/2011
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Le marché vétérinaire semble être en quelque sorte la bête noire des pharmaciens. Pourtant, l’investissement dans ce domaine peut porter ses fruits… sous certaines conditions.
Un gisement qui reste encore peu exploité par les pharmaciens en centre-ville

Un gisement qui reste encore peu exploité par les pharmaciens en centre-ville
Crédit photo : dr

Formé pour délivrer

Si l’interprétation d’une ordonnance à usage vétérinaire est un travail similaire à celui requis par une ordonnance à usage humain, et si les classes pharmacologiques sont identiques, il n’en reste pas moins indispensable d’assurer des formations initiales spécifiques pour les futurs pharmaciens dans les facultés. Or il est proposé au plus 20 à 25 heures de formation pendant le cursus. « Il est regrettable que la formation dans le domaine vétérinaire pendant le cursus universitaire soit si minime car le pharmacien a non pas le droit mais le devoir d’assurer la dispensation du médicament vétérinaire. La législation le positionne comme le premier ayant droit dans la dispensation du médicament vétérinaire », souligne Jacky Maillet, président de l’Association Nationale de la Pharmacie Vétérinaire d’Officine. La formation est le plus souvent un choix, via les DU proposés en 3e cycle par certaines universités, proposant plus d’une centaine d’heures de formation, concernant tous les animaux ou, selon les facultés, exclusivement les animaux de compagnie.

Mon rayon, pas à pas

La gamme vétérinaire est une gamme à fort potentiel, pourtant elle est souvent insuffisamment mise en avant. Les compétences vétérinaires de l’équipe officinale sont donc ignorées de la clientèle. « Il est important de placer son rayon dans une zone chaude, au moins le temps de faire savoir que la pharmacie détient une gamme vétérinaire et donc des compétences dans le conseil vétérinaire », explique Emmanuel Hess. « La gamme doit être représentative des pourcentages de chiffres d’affaires du marché : les antiparasitaires occupent 30 % du marché, les vermifuges 20 %. Viennent ensuite les médicaments de la reproduction, de l’œil et l’oreille et de dermatologie. À eux cinq, ces domaines représentent 2/3 voire 3/4 du marché selon les années. Attention toutefois à ne pas négliger les produits à faible rotation qui peuvent représenter jusqu’à 1/3 des ventes ».

Quant au choix de la gamme, différents critères entrent en jeu : en plus du critère de marge qu’on peut espérer dégager tout en proposant un prix restant concurrentiel, il peut être important de tenir compte de la connaissance qu’a le client potentiel d’une gamme vétérinaire. « Le choix de la même gamme que celle d’un vétérinaire à proximité peut être judicieux dans la mesure où le client connaît déjà les médicaments de la gamme et les reconnaît donc dans l’officine », souligne Jacky Maillet.

Quelle rentabilité ?

Si le marché vétérinaire peine à s’ancrer dans les officines, les marges et la rentabilité ne sont pas en cause. « En restant en adéquation avec le pouvoir d’achat de la clientèle, le pharmacien peut espérer une rentabilité de 30 à 40 % pour les animaux de compagnie et de 20 à 30 % pour les animaux de rente, explique Jacky Maillet, soit une rentabilité largement supérieure à celle obtenue avec le médicament humain. »

Ainsi, en se formant, en se faisant connaître et en ciblant bien les produits porteurs, cette activité à l’officine a toutes les raisons de reprendre du poil de la bête…


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2815