Le LGO, c’est un peu le « big brother » de l’officine, en plus vertueux bien sûr. Il agrège et restitue de multiples indicateurs : fréquentation, panier moyen, profil de clientèle (âge, sexe, type d’achat), saisonnalité, ou encore circulation dans la surface de vente.
Autant de données qui, en pharmacie, sont de vrai levier de performance. Son exploitation, désormais facilitée par des interfaces ergonomiques et accessibles en mobilité, dépasse la simple logique comptable. Elle s’inscrit dans une démarche plus large de pilotage stratégique, permettant au pharmacien d’optimiser son officine, de mieux cibler son offre et de renforcer son rôle auprès des patients.
Une exploitation fine des données
Chez Smart Rx par exemple, un module de gestion/analyse met à disposition des tableaux détaillant ces éléments. « Nous avons un module spécifique pour analyser les ruptures, les surstocks… en bref, tout ce qui peut aider le pharmacien dans sa gestion quotidienne et l’amélioration de son activité », explique Frédéric Biou, chef de produit Smart Rx.
Les fonctionnalités ne se limitent pas à la lecture des ventes, ou des stocks par exemple. Elles intègrent aussi des éléments liés à l’aménagement de l’espace : analyse des « zones chaudes » ou « froides » de l’officine, évaluation de l’impact d’un emplacement sur la rotation des produits, ou encore mesure des performances par code géographique. Si le logiciel ne remplace pas un outil de merchandising, il fournit néanmoins des indicateurs directement exploitables.
L’extension Smart 360, connectée au LGO, ouvre la possibilité de consulter l’ensemble des données de l’officine en mobilité – depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone. L’outil s’adresse aussi aux groupements. « Ils peuvent regarder les performances par marché, par univers, par laboratoire, ou encore par gamme, et accompagner les adhérents dans l’amélioration de leur performance en détectant les relais de marge », précise David Syr Directeur Général de GERS Data.
Le pharmacien peut affiner ses paramétrages de stock dans le LGO si besoin,
Corinne Berchiala, consultante experte Métier formation chez Smart Rx
Les données directement centralisées dans le cloud offrent au pharmacien une lecture intuitive sous forme de graphiques, tableaux comparatifs, diagrammes en camembert, de tous ces critères d’analyse : tranches d’âge, zones géographiques, familles de produits, TVA, ou encore performance par opérateur au sein de l’équipe.
Au quotidien donc, ces indicateurs peuvent guider l’organisation des tâches et la mise en avant des produits. Ils aident aussi à ajuster les achats : éviter les surstocks coûteux, limiter les ruptures, sécuriser l’approvisionnement sur les références à forte rotation ou saisonnières. « Le pharmacien va pouvoir affiner ses paramétrages de stock dans le LGO si besoin », souligne Corinne Berchiala, consultante experte Métier formation chez Smart Rx.
La prise en compte de l’historique des ventes (jusqu’à 36 mois) anticipe les besoins récurrents, par exemple sur les solaires ou les produits liés aux épidémies saisonnières. Les outils fournissent également une pyramide des âges de la clientèle, qui peut orienter les choix d’assortiment : maintenir ou réduire un rayon, cibler les promotions, ou développer de nouveaux services.
Winpharma, cap sur l’aide au pilotage global
Tous les autres éditeurs misent aussi sur cette exploitation toujours plus fine de la donnée. Winpharma propose notamment winStats, un tableau de bord interactif intégré au logiciel. Celui-ci donne accès à un large panel d’indicateurs : fréquentation quotidienne, chiffres d’affaires et marges par collaborateur, panier moyen, suivi des ventes par laboratoire, rotation des stocks, invendus. Les performances peuvent être comparées sur douze mois glissants ou sur des périodes définies, avec des filtres dynamiques pour accéder rapidement aux informations recherchées.
Winpharma développe d’autres outils spécifiques comme le « baroqualité », qui compare deux périodes et fournit un indice de tendance sur le positionnement conseil/ordonnance ; un tableau de bord de « génialitude » dédié aux pharmacies automatisées, évaluant la qualité du service patient et l’efficacité opérationnelle ; des modules intégrant les nouvelles missions de santé, comme la détection des patients éligibles à des entretiens pharmaceutiques ou à la vaccination.
Ces fonctionnalités visent toujours un même objectif : celui d’accompagner les pharmaciens pour optimiser au mieux leur pratique quotidienne et leurs performances économiques. Reste que ces outils nécessitent un apprentissage et une période d’appropriation. Leur efficacité dépend certes de la qualité des données, mais aussi de la capacité du titulaire et de son équipe à analyser et transformer les indicateurs en actions concrètes.
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