M. Gérard C., 77 ans

Le contexte

M. C. souffre d’un cancer avancé d’origine prostatique. Le spécialiste vient d’augmenter la dose d’antalgique prescrite depuis maintenant six mois.

Durogesic a pour principe actif un opioïde puissant de palier OMS égal à 3 : le fentanyl, présenté en patch pour diffusion transdermique. Ce dispositif est actif trois jours durant. Le patient était traité jusqu’alors par un dispositif libérant 50 µg/h. Actiskenan est une présentation de morphine à libération immédiate, destinée à apaiser les accès douloureux paroxystiques accompagnant la mobilisation de M. C.

La duloxétine (Cymbalta), un antidépresseur d’action duale, elle exerce une action antalgique sur les douleurs neuropathiques. Elle a un rôle psychoactif indispensable chez ce patient déprimé, mais aussi une action contre la douleur (hors AMM : seules les douleurs neuropathiques du diabétique sont visées par l’indication officielle du produit). L’huile de paraffine (Lansoÿl) combat la constipation induite par le fentanyl.

L’ordonnance de Durogesic est rédigée sur support sécurisé : la prescription est limitée à 28 jours et la dispensation fractionnée sur 14 jours.

Votre conseil

Peu à dire ici à la fille du patient venue chercher le traitement. Son père ne se nourrit plus guère, est constipé, parfois confus sans qu’il soit possible de savoir s’il s’agit d’une cause iatrogène (opioïde) ou non, souffre d’insomnies rebelles, est déprimé. Les conseils hygiénodiététiques classiques ont peu d’intérêt pratique dans ce contexte purement palliatif. Seul compte l’efficacité du traitement antalgique.