Fibrillation auriculaire
Un accent tout particulier est mis sur le dépistage chez les plus de 65 ans (mesure du pouls ou ECG) et pas seulement chez les victimes d’AIT ou d’AVC. La recherche d’une cause sous-jacente doit être systématique (HTA, IC, atteinte valvulaire, diabète, insuffisance rénale, BPCO…). En ce qui concerne la prise en charge de la FA, Barbara Casadei (Royaume-Uni) insiste sur la nécessité d’une implication plus grande des patients et sur la contribution d’une équipe pluridisciplinaire, assurant une prise en charge coordonnée. Enfin, une anticoagulation orale est recommandée chez tous les patients sauf s’ils sont à risque faible ou s’ils présentent une contre-indication.
À ce titre, le Pr Andreas Goette (Allemagne) a présenté les résultats de l’étude ENSURE-AF (2 199 patients inclus par 239 centres répartis dans 19 pays) montrant que, dans des FA non valvulaires, avant cardioversion, l’édoxaban représentait une alternative efficace et sûre au traitement par énoxaparine/warfarine : résultats comparables sur l’indice composite regroupant AVC, embolie systémique, infarctus du myocarde et décès d’origine cardio-vasculaire ; taux équivalent de saignements majeurs ou cliniquement significatifs.
Insuffisance cardiaque
En ce qui concerne l’insuffisance cardiaque (IC), l’étude DANISH (Pr Lars Kober) a apporté une déception, en montrant que, dans l’IC non ischémique, la pose d’un défibrillateur implantable (DI) n’améliore pas la survie, alors même que les recommandations américaines et européennes préconisent cette pratique dans tous les types d’IC avec fonction systolique altérée.
Cet essai multicentrique contrôlé randomisé a inclus quelque 1 100 patients d’un âge moyen de 64 ans (1/4 de femmes) recevant un traitement médicamenteux standard. Au terme d’un suivi moyen de 67,6 mois, la mortalité globale est de 21,6 % chez les patients ayant reçu un DI et de 23,4 % dans le groupe témoin (HR 0,87 ; IC 95 % = 0,6-1,12 ; p = 0,28). Un bénéfice qui n’est donc pas significatif sur le critère principal. Toutefois, le bénéfice du DI est significatif chez les patients de moins de 68 ans (HR 0,64 ; IC 95 % = 0,45-0,90 ; p = 0,001) et/ou sur le risque de mort subite (HR 0,50 ; IC 95 % = 0,31-0,82 ; p = 0,01)… Ce qui montre, note le Pr Kober avec humour, que le « défibrillateur fait ce qu’il sait faire ».
Une étude britannique présentée par Rahul Potluri rappelle que l’un des objectifs de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque est d’éviter au maximum les hospitalisations (13 500 patients suivis pendant 15 ans). En effet, l’étude ACALM révèle que les taux de décès, globalement de 184/1 000 augmentent de façon linéaire avec le nombre de réhospitalisations, passant de 38/1 000 chez ceux qui ont été le moins hospitalisés à 453/1 000 chez ceux l’ayant été le plus. Autrement dit, chaque nouvelle admission augmente de 2 % le risque de décès.
Maladie coronaire
Dans la maladie coronaire, plusieurs études ont porté sur l’étude des lésions artérielles et des plaques et, en particulier, sur l’apport de la tomographie en cohérence optique (OCT – Optical Coherence Tomography) pour différencier érosion et ruptures de plaques.
Le Pr Ik-Kyung Jang (États-Unis) a rappelé que si 60 % des syndromes coronaires aigus (SCA) sont secondaires à une rupture de plaque, une érosion est en cause dans 25 à 40 % des cas selon les études. L’étude EROSION montre que l’OCT distingue 25,4 % de patients (103 sur 405) présentant une érosion éligible à un traitement antithrombotique, sans nécessiter la pose d’un stent. Les résultats de l’étude plaident en faveur de cette approche, mais doivent être confirmés.
Le Pr Nicolas Meneveau (Besançon) a présenté les résultats de l’étude DOCTORS, menée dans 9 centres français chez 240 patients, montrant que le recours à l’OCT en complément d’une angioplastie classique conduit à modifier la stratégie d’angioplastie dans la moitié des cas et a permis d’améliorer le résultat fonctionnel estimé par la mesure de la réserve coronaire chez ces malades souffrant d’un SCA sans sus-décalage de ST.
Cholestérol : actualisation des recommandations
À noter, enfin, que l’ESC a actualisé ses recommandations sur la prise en charge des dyslipidémies (Pr Guy de Backer, Belgique). Quatre catégories de niveau de risque sont définies, toujours à l’aide du système SCORE (Systemic Coronary Risk Estimation), mais de façon plus précise, en prenant en compte des paramètres pouvant influencer le risque (niveau socio-économique, sédentarité, obésité).
Chez les patients à très haut risque, l’objectif est un LDL-C < 70 mg/dL ou une réduction d’au moins 50 % quand la valeur initiale est comprise entre 70 et 135 mg/dL. Chez les patients à haut risque, la cible est de 100 mg/dL (ou réduction de 50 % quand la valeur initiale est comprise entre 100 et 200 mg/dL). Enfin, dans la population à risque faible à modéré, la cible est de 115 mg/dL.
La prise en charge repose sur les mesures hygiéno-diététiques en première intention, les statines étant introduites en cas de résultats insuffisants jusqu’à la dose la plus élevée recommandée, ou la posologie permettant d’atteindre l’objectif. Le recours aux inhibiteurs du PCSK9 n’est envisagé que chez les sujets à très haut risque dont le LDL-C reste élevé malgré un traitement associant statine à la dose maximale et ézétimibe (ou en cas d’intolérance aux statines).
Article précédent
Le cerveau du cerveau
Article suivant
Regards sur l’œil du diabétique
L’atout télémédecine
Patients fragiles et pré-fragiles : mission prévention
Les nouvelles recommandations de la SPLF
Les objets connectés vont-ils vraiment « révolutionner » la santé ?
Femmes à couper le souffle
Protection masculine ou manque de sensibilisation ?
Le serment de Galien et ses ancêtres
Un SESAM pour apprendre la médecine
Une nouvelle ère thérapeutique
Galien : J – 10
Le cerveau du cerveau
Les Européens à cœur ouvert
Regards sur l’œil du diabétique
Le cœur high-tech
Quand la réalité dépasse la fiction
PDA cherche cadre réglementaire
Des barrières de sécurité
La peau en danger
La BPCO tue 5 fois plus que la route
Une révolution dans le monde de la pharmacie
Deux types dans le viseur !
Les patients diabétiques bientôt tous connectés ?
À la recherche d’antalgiques puissants et bien tolérés
Le rouge de la honte
Galien : la comparaison « Nobel »
HTA : peut mieux faire
De la magic bullet au nanomédicament
Imaginer la cardiologie de demain…
Un leitmotiv : arriver à la « Aids-Free Generation »
Les clés d’une prise en charge optimale
Cap or
Ces cinq années qui ont permis de dompter l'hépatite C
Une révolution annoncée : voir au lieu d’écouter
La révolution du microbiote intestinal
Dix ans après : de plus en plus de champs thérapeutiques concernés
FODMAPs : une hypothèse qui fermente
Création du DU « e-santé et médecine connectée »
Le bébé en danger
Des avancées continues
Une arme de pointe en milieu carcéral
L’algorithme, futur bras droit du médecin ?
L’OFSEP : plus de 45 000 patients français à la loupe
Alcool cherche généraliste
Les médecines non conventionnelles à l’étude
Claude Galien, père de la pharmacie
De la fibrillation atriale à l’accident vasculaire cérébral
L'ado a rendez-vous avec la sexualité
L’école avec un grand H
Une avalanche de biomédicaments en rhumatologie
Roland Mehl, père du prix Galien
Menace intérieure sur la peau
Une décennie de révolution
Des données big data à l’immunothérapie dans l’asthme sévère
La montée en puissance des algorithmes
Lever les derniers freins
La peau… à rude épreuve !
Des pansements toujours plus intelligents
Les recommandations mises à jour
Les cinq cancers et l’hépatite C concernés
L’axe cerveau-peau
Quelles vaccinations ?
Zebda, Lhermitte, Garou et les autres
L’odyssée des AOD
Officines : 4 millions de personnes par jour
Les CeGIDD, une approche globale de la santé sexuelle
Big data : code en stocks
Zika : quand la peur permet d’éviter le danger
Lifting dans la gastro-entérite de l’enfant
Les biosimilaires arrivent en force
Maladie d’Alzheimer et syndromes apparentés
La ville sous le signe du cancer
Les nouveaux traitements en ligne de mire
Galien : les derniers crus
Traits de plume
Lombalgie : l’enjeu de la chronicisation
Les quatre de saison
Un passage exaucé par les aumôniers hospitaliers
Grippe : restaurer la confiance
L’homme trahi par sa prostate
La mauvaise e-réputation : prudence et vigilance
L’ASIP propose un guide aux éditeurs de logiciels
Nouveautés d’aujourd’hui, visions d’avenir
Une sécurité obligée
Couvrez cette peau…
Un rôle majeur dans l’organisation des soins
Passer de la cure au care – du soin à l’accompagnement
Alzheimer : des ateliers pour stimuler les patients
Il était une fois le Galien… Le tour du monde en 45 ans
Une évolution technologique fulgurante
Panser… demain !
Le LDL-cholestérol, une cible à privilégier
L’alcool, le fléau de l’hospitalisation
Une recherche clinique tous azimuts
Vote du PLFSS 2025
Remises biosimilaires, solutions contre les ruptures… : quel avenir si le gouvernement tombe ?
Campagne de l'Ordre
Soumission chimique : la prise en charge au comptoir
PLFSS 2025
Pas de déremboursements en 2025 : la promesse de Barnier à l’épreuve du 49.3
Aide aux étudiants en pharmacie
Le projet Mentorat en manque de dons