Écouter, orienter, conseiller

Officines : 4 millions de personnes par jour

Publié le 10/03/2016
Les besoins de santé de la population française augmentent avec son vieillissement et la croissance des pathologies chroniques. Renforcer la prévention et le dépistage en amont, organiser un parcours de soins efficient et personnalisé, améliorer l’observance font partie des réponses à apporter. Le pharmacien y contribue et la confiance que les Français lui accordent, couplée à son expérience et à sa proximité, devrait conduire son rôle à s’intensifier.
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Sans parler de l’entretien pharmaceutique que le pharmacien peut mener auprès de ses patients asthmatiques ou sous anticoagulants oraux, l’accompagnement des patients est un élément majeur de l’activité quotidienne des équipes officinales. Des premiers soins administrés à une personne venant de se blesser, au contrôle de la tension d’un patient hypertendu, en passant par la prise en charge d’une mineure en situation de risque de grossesse non désirée ou d’un patient sous traitement substitutif aux opiacés, le pharmacien et son équipe écoutent, orientent, conseillent une majorité des 4 millions de personnes qui franchissent, chaque jour, les portes des officines françaises. Pourquoi ? Parce que le pharmacien est le professionnel de santé le plus accessible et le plus disponible !

Loin d’être un argument corporatiste, c’est un fait. Les officines françaises sont uniformément réparties sur le territoire ; elles offrent une amplitude horaire importante et ce, six jours sur sept, voire 365 jours – et nuits – par an si l’on inclut les gardes. De plus, du fait des renouvellements d’ordonnance, les pharmaciens sont les professionnels de santé qui côtoient le plus régulièrement les patients. Ils voient également se présenter spontanément à eux toute une partie de la population qui ne bénéficie pas de suivi médical parce qu’elle est en bonne santé ou non encore diagnostiquée. Ce qui, en termes de prévention et de dépistage, offre des possibilités immenses.
 

Des résultats mesurables

Malheureusement, les difficultés économiques et la crainte des crispations des autres acteurs de santé ne semblent pas disposer l’État à capitaliser sur les ressources de l’officine et à amplifier le rôle du pharmacien dans l’accompagnement du patient. Pourtant, dans de nombreux pays voisins, la pharmacie a vu sa place dans la chaîne de soins officialisée et son périmètre d’action élargi. Ces initiatives européennes et internationales permettent d’ailleurs de mesurer l’impact de telles options.

« Dans tous les pays où les pharmaciens ont l’autorisation de vacciner, la couverture vaccinale a été notablement améliorée », souligne notamment l’Académie nationale de Pharmacie. Et d’ajouter : « À Toronto, 25 % de ceux qui n’étaient pas habituellement vaccinés et 21 % des sujets à risque ont saisi l’opportunité d’une vaccination en pharmacie. » Car l’idée est bien d’augmenter les possibilités d’accès à la vaccination afin de toucher le plus grand nombre et non remplacer les actuelles…

Du côté des patients, les attentes semblent également nombreuses. Une récente enquête menée auprès de 55 000 clients de 1 100 pharmacies par Pharma Système Qualité, organisme dédié à la certification qualité des officines, révèle que la moitié des personnes interrogées souhaiteraient se voir proposer, par le pharmacien, des tests de diagnostic ; 43 % aimeraient des rendez-vous de prise en charge personnalisée sur l’hygiène de vie, le sevrage du tabac, le bien-être ou la nutrition et 36 % souhaiteraient un suivi personnalisé en cas de pathologies lourdes ou chroniques.

Caroline Nidelet
 
 

Source : lequotidiendupharmacien.fr
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