Ordonnance numérique : erreur 404
Appelée à être généralisée au plus tard le 31 décembre 2024 par une ordonnance publiée au « Journal Officiel » le 18 novembre 2020, l’e-ordonnance ou ordonnance numérique se fait attendre. Fin décembre 2024, sur les onze logiciels d’aide à la dispensation référencés Ségur, seuls sept étaient agréés « ordonnance numérique », c’est-à-dire compatibles avec les téléservices de l’assurance-maladie. Idem du côté des médecins. À la même période, « sur les 46 logiciels référencés Ségur, seuls treize logiciels d’aide à la prescription ont reçu l’agrément », avait annoncé la Fédération des médecins de France (FMF). Si la mise en route de ce dispositif rencontre des obstacles techniques, l’ordonnance sécurisée conserve bonne presse auprès des pharmaciens en ce qu’elle permet « un gain de temps et de sécurité », selon Arthur Piraux, pharmacien dans le Maine et Loire. De son côté, l’assurance-maladie avait reconnu dans une interview accordée au « Quotidien » que l’année 2025 serait une année de « transition » concernant ce dispositif. Enfin, l’obligation de recourir à l’ordonnance numérique ne s’appliquera que fin 2025 pour les organismes de téléconsultation et, concernant l’hôpital, l’assurance-maladie a indiqué travailler sur une expérimentation, sans préciser de calendrier. Attention à la coexistence des différents formats, notamment pour les médicaments stupéfiants. S’ils sont prescrits via une ordonnance numérique, c’est d’emblée sécurisé. En revanche, le support papier peut ne pas être l’habituel filigrané. Il va falloir prendre le pli.
La téléconsultation gagne du terrain
En 2023, 1 208 officines étaient équipées d’une cabine de téléconsultation. Dans un contexte où le manque de médecin traitant sur sa commune incitait les patients à consulter ailleurs, et donc à s’y faire délivrer leurs médicaments, la téléconsultation est « arrivée au bon moment » pour Juliette Lorrain. Proposer ce service dans la pharmacie où elle est titulaire lui a permis de gagner quelques patients, d’en fidéliser d’autres… et de redresser ainsi la barre. Bien que l’organisation de son travail s’en soit retrouvée bouleversée, la téléconsultation en officine permet selon elle de garantir la continuité du maillage officinal. Le médecin accessible via la borne étant toujours le même, le dialogue au sein de ce binôme « permet de débusquer les patients qui, s'étant vu refuser un antibiotique au cabinet, tentent leur chance en téléconsultation ! » Un moyen de contrecarrer les dérives qui accompagnent nécessairement une pratique récente. En effet, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait présenté en 2020 un bilan qui faisait état de nombreuses anomalies, qui allaient du défaut d’information à des pratiques commerciales trompeuses. Des mesures ont depuis été mises en place, les arrêts de travail, par exemple, obtenus en téléconsultation sont désormais limités à trois jours.
Enfin, sur le lieu accueillant des cabines de téléconsultation, l’annonce avait fait réagir. Si la SNCF et Michel-Edouard Leclerc n’en ont toujours pas dans leurs locaux, les officines ne sont plus les seules à les accueillir. La ville de Fontenay-en-Parisis dans le Val-d’Oise, sans médecin depuis 2020, propose dans sa mairie ce service à ses administrés.
Lutte contre la fraude
Depuis le 2 août 2024, ASAFO, l’outil d’identification des fausses ordonnances, est accessible depuis amelipro.fr. Parmi les quelque 2 900 ordonnances soumises au logiciel entre août et novembre 2024, environ la moitié d’entre elles ont été identifiées comme frauduleuses. Pour inciter à utiliser le dispositif, une rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) de 100 euros est prévue. Pour l’obtenir, il faut se connecter 90 % de l’année, soit 46 semaines sur une année civile. Selon les semaines, 3 000 à 8 000 connexions ont été enregistrées. Seulement, comme l’avait souligné il y a quelques mois Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, ASAFO est beaucoup trop lent pour remplir correctement sa mission. Une mise à jour permettant de faire une recherche via le numéro de sécurité social a été ajoutée courant janvier. La seconde version du logiciel est attendue pour la fin du premier semestre 2025.
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