En 2024, l’exercice au comptoir a connu son lot de changements. La mission la plus marquante de l’année passée restera sûrement la possibilité de délivrer sans ordonnance des antibiotiques recommandés en cas de cystite ou d’angine, après réalisation d'un test rapide d'orientation diagnostique (TROD), s’il est positif. La rémunération est de 10 ou 15 euros selon le parcours du patient.
La profession a également obtenu le droit de renouveler un médicament ou un dispositif médical pendant trois mois après l’expiration de l’ordonnance (au lieu d’un mois auparavant). Ce renouvellement exceptionnel ne s’applique que dans le cadre d’un traitement chronique, par délivrances successives d’un mois, sans modification de la posologie présente sur l’ordonnance. Attention : La première délivrance doit intervenir dans le mois qui suit l’expiration de l’ordonnance.
Nouveaux entretiens
Autres points positifs pour l’officine en 2024 : de nouveaux entretiens. Tout d’abord, les bilans de prévention aux âges clés de la vie (18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans, 70-75 ans), totalement pris en charge par l’assurance-maladie et rémunérés 30 euros. Une mission qui peut également être réalisée par les médecins, les infirmiers et les sages-femmes. Ensuite, un entretien court a été créé pour les patients sous opioïdes. Il existe depuis le 8 janvier et, comme pour l’entretien femme enceinte, il est rémunéré 5 euros.
Les entretiens pharmaceutiques sont désormais payés à l’acte
Toujours depuis le 8 janvier, il y a eu du nouveau en ce qui concerne les rémunérations. Les entretiens pharmaceutiques sont désormais payés à l’acte et certains d’entre eux ont été revalorisés. L’honoraire à l’ordonnance a aussi été revalorisé (0,61 euro TTC au lieu de 0,51 euro TTC) ainsi que les honoraires de garde, selon des tranches horaires :
- La nuit, de 20 heures à minuit et de 6 heures à 8 heures, les gardes sont facturées 10 euros TTC par ordonnance (au lieu de 8 euros) ;
- La nuit profonde de minuit à 6 heures, le tarif monte à 20 euros TTC par ordonnance (au lieu de 8 euros) ;
- Les dimanches et jours fériés, de 8 heures à 20 heures : le tarif est de 6 euros TTC par ordonnance (au lieu de 5 euros).
- L’indemnité d’astreinte pour les pharmacies de garde la nuit, le dimanche ou un jour férié est passée à 200 euros TTC (au lieu de 190 euros).
Pseudoéphédrine sur liste I
Du côté dispensation, des changements importants sont survenus. Tout d’abord, avec la fin de la délivrance sans ordonnance des spécialités à base de pseudoéphédrine. Jugés trop dangereux et inefficaces, ces médicaments ont en effet été placés sur liste I, le 11 décembre dernier. Quant à la délivrance des antidiabétiques Ozempic, Victoza et Truclicity, elle ne peut se faire, depuis le 1er février 2025, que si l’ordonnance s’accompagne d’un document de la CPAM rempli par le médecin, qui justifie que cette prescription est bien dans le champ du remboursement. Sans présentation de ce formulaire, ces médicaments pourront être délivrés, mais pas remboursés.
Enfin, à compter du 1er mars, les médicaments contenant du tramadol, de la codéine ou de la dihydrocodéine devront être prescrits uniquement sur ordonnance sécurisée, et que pour une durée maximale de 3 mois.
Prescription vaccinale
Côté vaccination, beaucoup de nouveautés également. Les pharmaciens ont été autorisés à prescrire et vacciner les personnes à partir de l’âge de 11 ans avec tous les vaccins recommandés dans le calendrier vaccinal (y compris les vaccins vivants atténués), en plus du Covid et de la grippe. Le pharmacien peut prescrire les vaccins DTCP, HPV, pneumocoque, grippe saisonnière, hépatite A et B, méningocoque A, B, C, Y et W, rage, infection invasive à Hæmophilus Influenzae de type B, zona. Mais également, les vaccins vivants atténués ROR, BCG, varicelle, fièvre jaune (sauf chez les personnes immunodéprimées, pour lesquelles il n’est pas autorisé à prescrire des vaccins vivants atténués). En 2024, les pharmaciens ont aussi pu administrer à l’officine le vaccin Abrysvo, contre le VRS, à la femme enceinte et, de façon plus anecdotique, le vaccin contre le mpox. Les préparateurs, eux, voient leur droit d’administrer tous les vaccins du calendrier vaccinal, y compris ceux de la grippe et du Covid. Ce droit a été inscrit dans la loi en décembre.
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