L’agence régionale de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes a publié l’arrêté autorisant l’ouverture d’une antenne de pharmacie à Cremeaux, un village de 900 habitants dans la Loire qui avait perdu son officine en 2021. Un projet porté par Angélique Siettel, titulaire à Saint-Just-en-Chevalet. Avant l’ouverture officielle de l’antenne, certainement en fin d’année, il reste cependant du travail à accomplir…
Cette semaine, Angélique Siettel, titulaire à Saint-Just-en-Chevalet, a reçu une bonne nouvelle. Le projet d’antenne de pharmacie à Cremeaux, village situé à 12 km du sien, a été validé par l’ARS. Juste après son installation, il y a 3 ans, la pharmacienne avait très vite été sollicitée pour prendre en main ce projet. Il faut dire que la fermeture de la pharmacie de Cremeaux, en 2021, a été très mal vécue. Habitants et élus locaux se sont fortement mobilisés pour demander sa réouverture, entre manifestations dans les rues du village et courrier au président de la République. Cremeaux a également perdu son médecin, fin 2023. Seule subsiste une MSP où travaillent encore quelques infirmiers et des kinésithérapeutes. Cremeaux fait donc partie de ses villages identifiés comme n’ayant pas un accès satisfaisant aux médicaments, tout comme Cozzano, Coupiac, Puycasquier, Châteauneuf-de-Randon et La Chapelle d’Angillon, autres communes dans lesquels une antenne de pharmacie a ouvert, ou ouvrira prochainement. Des villages de moins de 2 500 habitants, dont l’officine a fermé récemment sans repreneur et où l’ouverture d’une nouvelle pharmacie n’est plus possible. Soit les critères principaux fixés par la direction générale de l’offre de soins (DGOS) pour valider cette expérimentation « article 51 », prévue pour durer au moins 3 ans.
Pour Angélique Siettel, la première étape est désormais passée, mais il reste du pain sur la planche avant que l’antenne ne puisse être opérationnelle, certainement à la fin de l’année. « Le local est défini. Ce ne sera pas dans les murs de l’ancienne pharmacie mais dans un espace actuellement vacant au sein de la MSP », explique tout d’abord la pharmacienne. Comptoir, armoire réfrigérée, armoire pour les stupéfiants, tiroirs, équipements informatiques… tout est encore à acheter. Des investissements qui seront facilités par les aides accordées par l’ARS, qui verse notamment 12 000 euros la première année à chaque projet d’antenne. La mairie prendra aussi à sa charge le loyer et les charges. Pour assurer la gestion de l’antenne, tâche qui ne peut être assumée par le titulaire de la pharmacie-mère, Angélique Siettel a dû recruter. « J’ai choisi de confier cette mission à une étudiante qui a déjà travaillé avec moi au sein de la pharmacie-mère. Nous attendons qu’elle soit diplômée, elle doit encore passer sa thèse. C’est un projet qui l’enthousiasme, cela peut faire peur aussi, mais elle ne sera pas seule », rassure-t-elle.
Dans un premier temps, la titulaire prévoit d’ouvrir ce nouvel établissement au moins trois demi-journées par semaine. Si elle est bien sûr satisfaite d’avoir vu le projet validé par l’ARS, deux sujets majeurs d’inquiétude se présentent désormais devant elle. « On fera un premier bilan à mi-parcours de l’expérimentation (soit au bout de 18 mois) mais en l’état nous sommes loin du compte financièrement. Il y a les aides de l’ARS bien sûr mais cela ne compense pas le coût que représente l’embauche d’un pharmacien sur une période de 3 ans ». Pour l’officinale, originaire de la région, un projet d’antenne c’est néanmoins et avant tout « un service rendu à la population ». En l’occurrence celle de Cremeaux, qui n’a plus de pharmacie, plus de médecin, mais toujours une école. L’absence de généraliste, c’est l’autre point qui inquiète Angélique Siettel. « Lorsque j’ai accepté de prendre en main ce projet d’antenne, je savais déjà que le médecin de Cremeaux n’était plus là. En revanche, je ne savais pas encore que les deux généralistes de mon village, à Saint-Just-en-Chevalet, allaient aux aussi s’en aller… ». Le couple de médecins qui officiait dans la commune de la pharmacie-mère va en effet partir dans quelques jours pour aller s’installer… 40 km plus loin. « Certains patients pourront aller les consulter là-bas, mais ce qui est certain c’est que les autres médecins du secteur ne pourront pas absorber toute la patientèle. » Avec d’autres professionnels du secteur et la communauté de communes du pays d’Urfé, elle a alerté les médias et réalisé une vidéo fin mai (voir ci-dessous) pour attirer l'attention et convaincre d'autres professionnels de santé de venir s’installer. En plus de cette vidéo originale, Angélique Siettel espère désormais que l’antenne de pharmacie de Cremeaux contribuera elle aussi à faire revenir au moins deux médecins dans sa région.
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