Jeudi 18 septembre, les pharmaciens ont manifesté dans plusieurs villes françaises pour demander le retrait de l’arrêté abaissant les plafonds des remises sur les génériques et alerter plus largement sur les menaces qui pèsent sur leur profession. Entre 15 000 et 30 000 membres de la profession ont manifesté dans la rue, selon les estimations des syndicats.
Vendredi 19 septembre au matin, après avoir recueilli les données venant de l’ensemble du territoire, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) annonce avoir recensé « environ 15 000 manifestants, pharmaciens, préparateurs et étudiants, dans l’ensemble de la France, outre-mer compris, dont 500 à Paris, détaille Lucie-Hélène Pagnat, directrice générale de l’USPO, citant les derniers chiffres actualisés. 50 cortèges ont été comptabilisés au niveau national et environ 85 % des pharmacies ont baissé le rideau », ajoute-t-elle, précisant être encore dans l'attente des chiffres consolidés qui seront transmis par les agences régionales de santé.
Des chiffres qui sont en revanche bien inférieurs à ceux comptabilisés par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Dans un communiqué diffusé le 18 septembre en fin d’après-midi, l’organisation présidée par Philippe Besset annonçait « près de 30 000 pharmaciens d'officine dans les rues de 80 chefs-lieux de départements et de régions ». À Béziers, près de 1 000 pharmaciens, préparateurs et étudiants sont venus faire entendre leur voix. Ils étaient autant à Marseille, ou encore près de 500 à Saint-Étienne, selon la FSPF. Au lendemain de cette journée de mobilisation, Philippe Besset confirme qu’entre « 25 000 et 30 000 pharmaciens, préparateurs et étudiants sont venus manifester. C’est l’ensemble de la profession qui a défilé pour son avenir, parfois devant des lieux symboliques comme la mairie de Pau (dirigée par le désormais ex-Premier ministre François Bayrou), se félicite-t-il. Cette journée a été l’occasion d’échanges avec des préfets, des directeurs de CPAM et d’agences régionales de santé, des maires, comme à Béziers (où le maire, Robert Ménard, est venu saluer les pharmaciens), ou avec des parlementaires », tient-il à ajouter.
Le taux de fermetures d’officines, annoncé à 98 % par la FSPF en amont de la journée de mobilisation, se situe un peu en dessous de cette estimation. « Ce taux est en fait légèrement inférieur du fait des réquisitions », admet le président de la FSPF. Sur les quelque 20 000 pharmacies françaises, 10 % ont en effet été réquisitionnées par les agences régionales de santé pour maintenir un accès aux soins pour les patients. « Le nombre de pharmacies véritablement fermées ce 18 septembre était donc proche des 90 % », explique-t-il.
Après le succès de cette journée, notamment sur le plan médiatique, se pose la question de l’après. L’objectif fixé par les syndicats, à savoir l’annulation de l’arrêté du 4 août fixant le plafond des remises des génériques à 30 % dès le 1er septembre avant de nouvelles baisses dans les années à venir, n’est pas encore atteint. « Il faut désormais récolter les fruits de cette journée de mobilisation, souligne Philippe Besset. Nous laissons une semaine au nouveau gouvernement pour se mettre en place et au Premier ministre pour donner une réponse à nos revendications. Le retrait de l’arrêté, donc, mais aussi la mise en place d’un groupe de travail pour faire un plan pharmacie », qui doit permettre de revoir le modèle de rémunération des officinaux et d’aborder la question du rôle que joueront ces derniers dans les années à venir au sein du système de santé. Le président de la FSPF prévient déjà : « Si le gouvernement ne répond pas à nos demandes, le mouvement se poursuivra », sous une forme qui sera déterminée, le cas échéant, lors d’une nouvelle réunion de l’intersyndicale.
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