Compléments alimentaires

Comment la nutrithérapie a gagné ses lettres de noblesse

Publié le 25/01/2016
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S’ils ne peuvent toujours pas revendiquer d’effets thérapeutiques ses, nombre d’études de plus en plus poussées et rigoureuses permettent aujourd’hui de valider l’efficacité des compléments alimentaires et expliquent en grande partie l’explosion de ce marché désormais mature.

À base de plantes, de vitamines, de minéraux ou d’autres composants comme les probiotiques, les compléments alimentaires ne peuvent pas revendiquer d’effets thérapeutiques et le nombre d’allégations santé autorisées est à ce jour limité.

Néanmoins, « ils constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique » et ces apports supplémentaires présentent un intérêt pour des groupes particuliers (femmes enceintes, personnes âgées…), comme le précise l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Mais ils permettent aussi de donner un coup de pouce à l’organisme dans certaines circonstances. Principaux objectifs de la nutrithérapie : maintenir ou stimuler les défenses naturelles, optimiser la vitalité et apporter du confort.

Preuves à l’appui

Pour mettre au point des compléments alimentaires dignes de ce nom et développer ce secteur porteur, les laboratoires pharmaceutiques se sont tout d’abord appuyés sur les études existantes établissant les propriétés des différentes substances utilisées. Mais, depuis quelques années, ils misent sur la recherche et ont déjà lancé ou soutenu des études rigoureuses pour démontrer l’efficacité de leurs produits.

Exemple : Pileje pour ses compléments alimentaires à base de probiotiques, Lactibiane notamment. Après une étude réalisée en 2006 en partenariat avec l’Institut Pasteur de Lille faisant état des propriétés anti-inflammatoires dans l’intestin d’un mélange de souches de Lactobacillus et de Bifidobacterium correspondant à Lactibiane Tolérance (1), une autre étude a confirmé, en 2014, son effet in vitro et in vivo sur la fonction de la barrière épithéliale intestinale (2).

Plus récemment, une étude comparative menée en partenariat avec Ambiotis, un organisme de recherche en biotechnologie situé à Nice, et l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, sur des souris soumises à un régime gras pendant 14 semaines, a montré que ces 5 souches microbiotiques (dosées à 10 milliards par gélule ou par sachet de 2,5 mg) atténuaient la prise de poids et la résistance à l’insuline (3). L’association agit en diminuant l’inflammation intestinale.

Selon un essai réalisé sur des rats, Lactibiane Imedia (4 souches différentes) apparaît comme une alternative aux antidiarrhéiques même s’il est moins efficace sur la perte de poids que le traitement standard de la diarrhée aiguë.

Une recherche active

Autre exemple de recherches visant à démontrer les effets de la nutrithérapie : les travaux menés par l’Institut de Recherche Pierre-Fabre et la Fondation pour le développement de la recherche pharmaceutique à Toulouse en partenariat avec le laboratoire bactériologie, virologie et microbiologie industrielle de la Faculté des Sciences de Toulouse sur l’association probiotique L. rhamnosus-extraits de sureau.

Leurs propriétés immunostimulantes avaient déjà été démontrées séparément mais ces études montrent que la synergie de ces deux composants d’Activ 4 (Naturactive) est plus efficace sur la production d’IL-8 pro-inflammatoires et induit, chez des souris vaccinées contre la grippe, une augmentation plus importante de la production d’anticorps IgG spécifiques du vaccin que dans le groupe non traité (4).

Par ailleurs, pour preuve du sérieux de ses produits, Naturactive a établi une Charte de qualité phytothérapie-aromathérapie, de l’analyse réglementaire et toxicologique à la distribution en passant par la sélection et le contrôle des matières premières (absence d’OGM, d’irradiation, de pesticides…). Mais les autres grands laboratoires comme Merck Médication Familiale (gamme Bion Défense) ne se contentent plus aujourd’hui d’études observationnelles pour asseoir la crédibilité de leurs compléments alimentaires.

1) Étude parue dans « Clinical Nutrition ».
2) Département d’immunologie du CHU de Nice, Université de Nice Sophia-Antipolis, INRA et département de gastro-entérologie du CHU de Nice. In « World Journal of Gastroenterology ».
3) À paraître en 2016 dans « PharmaNutrition ».
4) Présentées en 2015 au 8e Congrès sur les probiotiques et les prébiotiques (Rome).
Ève Oudry

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3234