En France, 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, pour laquelle il n’existe pas de traitement satisfaisant. Au regard de cette statistique, l’approbation par les États-Unis, puis par l’Europe, du lecanemab (Leqembi, Biogen), a suscité un engouement des associations de patients. Mais à ce jour, le médicament n’est pas commercialisé en France.
Le lecanemab est un anticorps monoclonal qui réduit les plaques amyloïdes dans le cerveau. Il se présente sous forme d’une perfusion à administrer en intraveineuse toutes les deux semaines et est indiqué pour des patients au stade précoce de la maladie.
Son efficacité reste modeste, à l’instar des autres options thérapeutiques disponibles. Après 18 mois de traitement, les patients présentent une augmentation plus faible du score d’évaluation de la démence que ceux ayant reçu le placebo : 1,22 contre 1,75. Cela indique un déclin cognitif ralenti. Pour un coût annuel de 26 500 dollars aux États-Unis. Ce montant reste toutefois inférieur de moitié au prix de l’aducanumab, l’autre anticorps monoclonal anti-amyloïde bêta qui, lui, grimpe à 56 000 dollars par an.
Par ailleurs, la prise de lecanemab s’accompagne de risque d’effets indésirables graves. En effet, des hémorragies cérébrales ont été rapportées chez les personnes porteuses du gène de l’apolipoprotéine E4. Raison pour laquelle l’AMM européenne a exclu cette catégorie de patients.
Certaines sociétés savantes estiment même que son bénéfice/risque est défavorable, comme la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) qui, en 2022, précisait que « l’observation en imagerie cérébrale (IRM) de lésions œdémateuses et micro-hémorragiques est plus fréquente chez les patients traités par lecanemab » et que « deux hémorragies cérébrales d'évolution fatale sont possiblement liées à son administration ». Dans ce même avis, la société savante se prononce également en défaveur de l’autre anticorps monoclonal, l’aducanumab.
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