Chez le médecin 

Publié le 29/03/2022

Le diagnostic des MICI repose sur des critères cliniques, biologiques et d’imagerie médicale. Face à une première poussée, un bilan biologique explorant l’inflammation, une coproculture ainsi qu’un examen parasitaire des selles demeurent indispensable pour éliminer une colite infectieuse. Un bilan biologique permet de détecter un syndrome inflammatoire grâce au dosage sanguin de la protéine C-réactive (CRP) et à la recherche de calprotectine fécale. Cette dernière se retrouve dans les selles uniquement si une inflammation sévère de l’intestin entraîne une destruction de l’épithélium, ce qui permet le passage de la protéine à travers sa paroi. L’augmentation du taux de calprotectine n’est pas spécifique mais ce biomarqueur discrimine une MICI d’un trouble fonctionnel intestinal et sert également d’indicateur au suivi de la maladie et à l’évaluation de l’efficacité du traitement.L’examen de référence est néanmoins l’endoscopie digestive qui permet de repérer et localiser des lésions ainsi que de réaliser des prélèvements. Si nécessaire, une IRM abdominale permet d’étudier plus finement le grêle. L’utilisation d’une vidéocapsule endoscopique permet également d’observer l’intestin grêle inaccessible à l’endoscope conventionnel. Lorsque la MC est réduite au cadre colique, le diagnostic différentiel avec une RCH, délicat, est réalisé sur l’examen des biopsies préthérapeutiques (iléon, côlon, rectum).La sévérité de la maladie n’est pas corrélée à l’étendue des lésions et son évolution à terme demeure imprévisible : une forme initialement très symptomatique ne le reste pas forcément ultérieurement et vice-versa.Les MICI sont associées à un risque accru de cancer colorectal, notamment lorsque des lésions sont présentes au niveau du côlon et étendues. Par rapport à la population générale, ce risque est multiplié par 2 à 2,5 après 10 ans d’évolution et jusqu’à 5 après 30 ans d’évolution, en fonction de la sévérité de l’inflammation, du temps d’inflammation cumulé. Il augmente avec l’âge. Un dépistage chromocoloscopique de l’apparition de lésions précancéreuses ou cancéreuses est donc régulièrement proposé aux patients.


Source : lequotidiendupharmacien.fr