L’intérêt de la vaccination anti-Covid est double : protéger individuellement contre la maladie et, surtout, ses formes sévères pour éviter de saturer le système de soin, et protéger la société en atteignant une immunité collective.
Les vaccins ciblent pour leur majorité l’action immunogène de la protéine S (Spike) du virus, celle qui permet sa pénétration cellulaire. Leur efficacité sur des populations particulières, notamment chez le sujet âgé mais aussi le sujet immunodéprimé, l’enfant ou la femme enceinte est en cours d’études. La durée de l’immunité post-vaccinale demeure inconnue (elle conditionne la planification des rappels vaccinaux), de même que l’impact de la vaccination sur la transmission du virus − les premières observations épidémiologiques suggèrent un impact très positif puisque le sujet vacciné même s’il est malgré tout infecté produit moins de particules virales et reste contagieux moins longtemps −.
Les personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 confirmée, qu’elles aient ou non développé une forme symptomatique, sont considérées comme protégées pendant au moins 3 mois par l’immunité post-infectieuse ; les données ne permettent pas de statuer sur la réponse immunitaire au-delà de 6 mois. Aussi la HAS recommande-t-elle de réaliser la vaccination dans un délai proche de 6 mois (et de ne pas l’envisager avant un délai de 3 mois après l’infection) et de ne proposer qu’une dose aux sujets ayant été infectés, quelle que soit l’ancienneté de l’infection : cette dose joue un rôle de rappel.
Il faut également surveiller l’apparition et le potentiel infectieux des variants viraux pour adapter si besoin la formulation des vaccins dont l’efficacité est plus ou moins démontrée selon le cas. Le vaccin Pfizer/BioNTech est actif sur les variants anglais et sud-africain. La société Moderna a conçu une version de son vaccin dirigée contre le variant sud-africain.Vaccins à ARNm (Pfizer/BioNTech, Moderna). Les vaccins à ARNm reposent sur l’injection d’un ARNm codant pour une protéine cible de l’immunité, ici la protéine S du coronavirus. Cet ARN pénètre dans les cellules au niveau du site d’injection et y est traduit en protéine, comme n’importe quel ARNm du cytoplasme. C’est donc in fine la protéine S synthétisée par la cellule qui déclenche, elle, la réaction immunitaire vaccinale. Aisément adaptables si une mutation virale compromet leur efficacité, ils suscitent une réponse immunitaire puissante et spécifique. Appartiennent à ce groupe les vaccins Comirnaty (Pfizer/BioNTech), Moderna (Moderna) et CureVac-RNA-Covid (CureVac/Bayer). Nous ne revenons pas ici sur leur schéma d’administration (2 injections successives), leur tolérance, satisfaisante, et leur conservation, souvent délicate.Vaccins à adénovirus (Astra-Zénéca/Oxford, Janssen). Le vaccin Astra-Zénéca/Oxford est un vaccin à vecteur adénoviral non réplicatif (adénovirus de chimpanzé) contenant le gène viral codant pour la protéine S : l’adénovirus pénètre dans la cellule et y induit la production de la protéine S, qui crée la réaction immune spécifique. Le vaccin russe Spoutnik V (Gamaleya) se compose de deux injections successives réalisées à 21 jours d’intervalle, le vecteur différant dans les deux (adénovirus 5 puis adénovirus 26) pour mieux stimuler la réponse immune. Autres spécialités à vecteur viral : le vaccin Ad26COV2.S-Covid (Janssen J&J) prochainement disponible, et l’AD5-nCoV (CanSino Biological). Ces vaccins s’administrent à raison d’une dose unique.Vaccins recombinants. Leur action repose sur l’administration d’une protéine S recombinante associée à un adjuvant. Le vaccin vietnamien Nanocovax (Nanogen) fait l’objet des premiers tests chez l’homme.Vaccins inactivés. Le vaccin Coronavac (Sinovac) contient le virus inactivé : très immunogène, il confère une protection de longue durée mais est déconseillé chez le sujet immunodéprimé. Deux autres vaccins inactivés sont développés par un autre laboratoire chinois (Sinopharm).
Vaccination
Publié le 16/03/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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