La durée d’incubation de l’infection est comprise entre 2 et 14 jours, la plupart des cas survenant quatre à cinq jours après l’exposition au virus. 7 % à 25 % des sujets infectés restent asymptomatiques. Les autres développent des signes cliniques plus ou moins sévères, parfois durables, avant tout pulmonaires mais pouvant concerner de nombreux organes ou tissus.Covid bénin.L’infection se traduit au début par des signes communs à beaucoup d’infections respiratoires virales : fièvre à 38 °-38,5 °C puis, au bout de 2-3 jours, toux sèche avec asthénie, expectorations épaisses, essoufflement, douleurs musculaires et articulaires, maux de gorge, céphalées, frissons, parfois nausées, troubles digestifs (notamment diarrhées). Une perte du goût (agueusie) et/ou de l’odorat (anosmie) signe une atteinte des nerfs olfactifs régressive en quelques jours à quelques semaines, mais qui persiste chez certains sujets devant bénéficier d’une rééducation spécifique. Il existe des formes inaugurales digestives, notamment chez le sujet âgé. Enfin, de façon plus marginale et sans exhaustivité, sont signalés des troubles de l’audition et des signes cutanés à type d’urticaire ou de lésions rouges sur les doigts (vascularite). 80 % environ des infections symptomatiques par le SARS-CoV-2 restent bénignes, quoique souvent physiquement éprouvantes et psychiquement angoissantes. Chez le patient atteint d’une forme légère à modérée, les symptômes persistent entre 6 et 10 jours, sauf chez certains sujets présentant un « Covid long ». La maladie peut évoluer défavorablement, en Covid sévère.Covid sévère. Quelque 20 % des patients développent dans les 7 à 12 jours suivant le début des symptômes une forme sévère de la maladie : environ 6 % passeront par un service de réanimation et 1 % d’entre eux décéderont.
L’infection induit la production de signaux témoignant de l’agression des cellules du tractus respiratoire, lesquelles suscitent la production de facteurs protecteurs (cytokines, interférons) pour la plupart pro-inflammatoire. Le SARS-CoV-2 peut toutefois, de son côté, mettre en jeu des mécanismes d’« évasion immunitaire » lui permettant d’échapper plus ou moins efficacement aux défenses physiologiques. L’inefficacité de la réponse immune entraîne alors l’emballement de la réponse de l’organisme. Une aggravation clinique rapide sinon foudroyante survient environ 11 jours après l’apparition des premiers signes avec élévation de la fièvre, hypoxémie et difficultés respiratoires, perte d’appétit, signes neurologiques avec confusion mentale, hyperactivation de la coagulation, atteinte endothéliale directe par le virus. Ces signes évoluent jusqu’à un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) chez 60 à 85 % des patients admis en réanimation puis défaillance multiviscérale (cœur, foie, reins, tube digestif, etc.) associée à un sepsis viral systémique, dans un contexte d’hyperactivation immunitaire (« orage cytokinique »), d’inflammation généralisée et de troubles de l’hémostase avec survenue d’embolies alors souvent fatales (embolie pulmonaire, infarctus ou AVC notamment).
Sont avant tout concernés par ce type d’évolution les sujets âgés, à partir de 60 ans (le risque de décès est augmenté d’un facteur 12 entre 60 et 64 ans, et d’un facteur 300 à partir de 90 ans). Le sexe masculin est plus vulnérable que le féminin. S’y ajoutent les sujets ayant des antécédents cardiovasculaires, un diabète non équilibré, obèses (IMC > 30), immunodéprimés, atteints d’une affection maligne, d’une maladie complexe (myasthénie, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, etc.) ou d’une maladie rare, ayant subi une greffe d’organe, porteur de trisomie 21, etc. En bref, toutes les pathologies chroniques exposent à un risque accru d’hospitalisation et de décès, ainsi que le troisième trimestre de grossesse. Enfin, chez les personnes de moins de 80 ans, il existe un lien fort entre l’indice de précarité sociale et le risque d’une évolution péjorative de l’infection (risque de décès multiplié par deux chez les plus défavorisés par rapport aux plus favorisés).Covid « long ». Chez 10 à 15 % des malades, souvent des sujets jeunes, les signes cliniques perdurent au-delà de la quinzaine de jours habituelle en raison d’une sollicitation immunitaire persistante et inadaptée. Une asthénie, des signes dépressifs, des douleurs articulaires et musculaires diffuses et cycliques, des difficultés respiratoires persistant des semaines, voire des mois après la phase aiguë de la maladie s’observent chez ces patients, même si l’infection initiale a été très bénigne.
Par ailleurs, des séquelles sévères et durables s’observent chez la moitié environ des sujets ayant développé une forme grave de l’infection. D’origine inflammatoire, elles affectent potentiellement cœur (myocardite), vaisseaux (vascularite), poumons (syndrome d’insuffisance respiratoire chronique), système nerveux central (troubles cognitifs, parfois encéphalite), etc. Les patients présentant six symptômes ou plus au cours de la première semaine de la maladie ont un risque accru de Covid « long » : cinq symptômes initiaux sont les plus prédictifs (fatigue, céphalées, dyspnée, enrouement, myalgie) − toutefois, chez l’adulte > 70 ans c’est la perte de l’olfaction qui est plus prédictive −.Immunité acquise. L’infection induit une réponse immune corrélée à la sévérité des symptômes. Le taux des IgG anti-protéine S décline entre 6 et 8 mois après la survenue des symptômes. Les composants de la mémoire immune cellulaire (lymphocytes B, lymphocytes T CD4+, lymphocytes T mémoire CD8+) sont acquis un mois après la survenue des symptômes et se maintiennent sur la durée. Même si cette mémoire diminue de 40 % environ à 5 mois, 96 % des sujets restent encore positifs pour chacune de ses composantes à 8 mois. Le nombre de cas de réinfection dûment documentés reste faible, mais il faut noter l’existence de cas de réinfection par un variant suivant une primo-infection par le virus-souche.
Clinique
Publié le 16/03/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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