La sévérité de l’asthme diffère d’une personne à une autre. On distingue quatre stades en fonction de la fréquence des symptômes (notamment la nuit) et de la valeur des mesures du souffle.Asthme intermittent. Ce type (stade 1) se caractérise par la survenue de moins d’une crise par semaine (crises brèves et absence de symptômes entre les crises). Le DEP est normal en dehors des crises et varie peu. La fonction respiratoire est normale. Un sujet asthmatique sur deux en France a un asthme intermittent. Il s’observe souvent lors d’une exposition à des allergènes mais il n'est pas toujours facile d'identifier la substance responsable. De nombreux facteurs sensibilisent les bronches et peuvent déclencher la survenue d’une crise :- Pneumallergènes. Les allergènes inhalés (pneumallergènes) sont innombrables, dans de nombreux environnements. Au niveau domestique, il s’agit d’acariens (literie, poussière), notamment en atmosphère chaude et humide, de poils d’animaux (surtout chats et rongeurs ; à bien moindre échelle : chiens), de la fumée du tabac, de substances toxiques diverses (colles des meubles et des revêtements intérieurs, formaldéhyde, solvants, etc.), voire de spores de moisissures dans les zones tropicales. De plus, et surtout, l’inhalation des polluants industriels et liés à la circulation automobile participe à l’augmentation globale de l’incidence de l’asthme : SO2, NO, ozone, CO, etc. et explique la fréquence des crises par temps de brouillard ou de « smog ». Les crises ont aussi pour origine des pollens en suspension dans l’atmosphère, plus ou moins nombreux et diversifiés selon les milieux, les saisons et les conditions météorologiques.- Allergènes de contact. Le milieu professionnel expose à de nombreux allergènes de contact. Certains agissent par un mécanisme allergisant (poussière de bois, farines, etc.) et d’autres par un mécanisme toxique ou irritatif (formaldéhyde, solvants divers, désinfectants, etc.). Ces allergènes expliquent environ 10 % des cas d’asthme : les professions les plus atteintes exercent dans l’industrie, la boulangerie (farines), la coiffure, la filière du bois, les hôpitaux… Les crises d’asthme disparaissent généralement après l’arrêt à des expositions récurrentes.- Autres facteurs environnementaux. Des allergènes non inhalés peuvent aussi déterminer la survenue de crises : allergènes alimentaires (sulfites, lait de vache, œuf, arachide), aspirine et anti-inflammatoires non-stéroïdiens (induisant une augmentation de la production de leucotriènes favorisant la libération d’IgE, notamment chez les sujets souffrant de polypose nasale ou de sinusite : syndrome de Fernand-Widal). Un air froid et sec augmente l’hyperréactivité bronchique et donc le risque de survenue d’une crise chez l’asthmatique.- Infections. Les agents infectieux impliqués diffèrent selon l’âge : avant deux ans, le virus respiratoire syncytial (VRS) domine ; plus tard, les virus para-influenzae, les rhinovirus, le virus grippal et éventuellement Mycoplasma pneumoniae peuvent être impliqués.L’éviction de ces facteurs ne supprime pas la maladie asthmatique mais réduit l’incidence et la sévérité de ses exacerbations. Des facteurs endogènes individuels ont également un rôle déclenchant/aggravant des symptômes : hormonaux (cf. chez la femme l’aggravation de la maladie en période prémenstruelle ou le pic de fréquence lors de la ménopause), digestifs (reflux gastro-œsophagien fréquemment associé à l’asthme), métaboliques (obésité), psychologiques… Parmi les formes d'asthme particulières, citons l'asthme des personnes âgées, à composante avant tout dyspnéique, et l'asthme dit « cardiaque », observé chez des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque : le traitement de cette maladie suffit généralement à le contrôler. L'asthme d'effort apparaît lors de la phase de récupération, 5 à 15 minutes après l'arrêt d'un exercice physique : banal chez l'enfant, il survient plus facilement lorsqu'il fait froid et sec, en particulier lors de la pratique de sports intenses entraînant une hyperventilation (la prise d’un bêta-2-mimétique avant l'exercice, et, s’il fait froid, d’une écharpe, permettent généralement d'éviter les symptômes respiratoires).Asthme persistant. Dans ce cas, des symptômes cliniques subsistent entre les crises : ils imposent un traitement de fond adapté à leur intensité et à leur fréquence.L’asthme « persistant léger » (stade 2) se caractérise par la survenue de plusieurs crises hebdomadaires (mais pas plusieurs par jour), certaines pouvant perturber l’activité physique et le sommeil. Le débit expiratoire de pointe (DEP) est normal (> 80 % de la valeur idéale).L’asthme « persistant modéré » (stade 3) se traduit par au moins un symptôme par jour ou par des réveils nocturnes assez fréquents (au moins une fois par semaine), avec usage des bronchodilatateurs d’action rapide (traitement de crise) quotidien et crises affectant la qualité de vie. Le DEP évolue entre 60 et 80 % de la valeur idéale et il fluctue au cours de la journée.L’asthme « persistant sévère » (stade 4) se caractérise par des symptômes fréquents ou permanents, des crises également fréquentes, une activité physique limitée, des réveils nocturnes habituels : la qualité de vie en est souvent affectée. L’épreuve fonctionnelle respiratoire (EFR) est anormale et la variation quotidienne du DEP est importante.Imprévisible, le cours de la maladie asthmatique dépend des facteurs qui interviennent dans le déclenchement des crises. Le risque d’évolution vers une forme sévère est souvent évité par un traitement adapté et régulièrement suivi ainsi que par des mesures de prévention (ex : arrêt du tabac, éviction des allergènes responsables des crises). Toutefois, certaines formes d’asthme peuvent, malgré une prise en charge adaptée et suivie, évoluer de façon défavorable.
Intermittent ou persistant
Publié le 12/01/2023
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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