Pour la météo officinale, la suspension de l’arrêté sur les remises génériques souffle comme un air d’été indien. Au terme d’une année chaude pour l’économie du réseau, l’automne s’annonçait pourtant bien frisquet avec ses cieux chargés de lourds nuages gris : baisses des prix à répétition, montée en puissance des médicaments chers, érosion de l’EBE, et puis – cruelle surprise de l’été –, ce fameux tour de vis aux remises sur les médicaments génériques. Éternel recommencement. À la même époque, l’an passé, le climat n’était guère meilleur. Les pharmaciens étaient déjà dans la tourmente d’un remaniement gouvernemental… et dans l’attente d’un nouveau projet de loi sur le financement de la sécurité sociale. Las, en cette rentrée, nous confirment les experts-comptables lors de la 26e « Journée de l’économie de l’officine », la détérioration de la marge des officines constatée en 2024, se poursuit. Surtout, celle-ci se révèle bien impuissante à compenser l’accroissement des charges qui pèsent sur l’entreprise officinale et font plier l’EBE. Et comme si cela ne suffisait pas, dans ce climat déjà bien sombre, la crise des remises génériques s’invite dans tous les compartiments de l’économie officinale. Jusqu’à menacer l’équilibre déjà fragile du réseau. Jamais l’intégrité du maillage pharmaceutique n’aura tant dépendu de la santé économique des officines. Heureusement, qu’il s’agisse des aides aux pharmacies situées en territoires fragiles, de la création d’antennes, ou tout simplement de redonner envie aux jeunes de s’installer en zone rurale… des solutions existent pour conjurer le sort. Des options qui viennent de regagner en puissance et crédibilité avec la suspension de l’arrêté honni du 4 août dernier. À condition, toutefois, que cette suspension soit une grâce et non un simple sursis...
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