Prise en charge du cancer

Un « pharmacien traitant » pour renforcer le lien ville-hôpital

Publié le 10/11/2011
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Mieux communiquer entre l’hôpital et le pharmacien, pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer, telle est la proposition défendue par le Dr André Talazac, au Forum des pharmaciens à Toulouse.
Faciliter le passage de l'hôpital à la ville des malades cancéreux

Faciliter le passage de l'hôpital à la ville des malades cancéreux
Crédit photo : phanie

« JUSQU’À présent, quand un malade entre à l’hôpital, on lui demande le nom de son médecin traitant, afin de lui expédier un rapport de sortie », explique le Dr André Talazac, chirurgien et directeur du kiosque Info-Cancer. « Mais lorsque le malade sort avec une ordonnance, la première chose qu’il fait c’est de se rendre chez son pharmacien. Or ce dernier ne connaît ni sa pathologie, ni ses antécédents ! » Pour le Dr Talazac, il serait donc utile de demander au patient de désigner son « pharmacien traitant », qui pourrait également recevoir un rapport de sortie. « Le pharmacien est habilité à donner des conseils, il a les connaissances nécessaires et il est astreint au secret professionnel. Il n’y a donc rien qui s’oppose à ce qu’il reçoive ce rapport », estime le médecin. « De plus, un patient ne parviendra jamais à joindre au téléphone son cancérologue, alors que le pharmacien pourra le faire plus facilement. Il peut donc être un intermédiaire très solide entre le patient et son spécialiste », insiste-t-il.

Formation en cancérologie.

Pour le Dr Talazac, ce rôle est d’autant plus légitime que « désormais, un patient cancéreux passe seulement un jour par trimestre à l’hôpital. Le reste du temps, il est à domicile. Il est plus difficile pour lui de trouver un professionnel de santé accessible à qui s’adresser ».

Le Dr Talazac propose que ce rôle de « pharmacien traitant » soit fondé sur le volontariat et ne puisse être endossé qu’après avoir suivi une formation en cancérologie, dans un cadre universitaire. Moyennant quoi, un honoraire pourrait être associé à cette nouvelle mission. « Il faudrait aussi que les pharmaciens volontaires s’engagent à écrire un mot d’accompagnement pour le spécialiste, lorsque le patient retourne le voir. Cela permettrait de détailler la prise en charge du patient, de signaler des effets secondaires, des traitements complémentaires donnés à l’officine, etc. »

« Au moment où l’on manque de médecins et d’infirmières, le pharmacien doit retrouver une place prépondérante dans notre système de santé », conclut-il.

Conférence dans le cadre du 7e Forum des pharmaciens-Toulouse 2011.
ANNE-GAËLLE MOULUN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2874