Prise en charge du diabète de type 1

L’arsenal thérapeutique se modernise

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Publié le 29/04/2019
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Actuellement, le diabète de type I représente 10 % des cas de diabètes en France et dans le monde et le nombre de personnes atteintes ne cesse d’augmenter. Heureusement, les recherches sur cette pathologie sont nombreuses et les thérapeutiques progressent.

Le système FreeStyle Libre

Depuis mai 2017, le système FreeStyle Libre du laboratoire Abbott est inscrit sur la liste des produits remboursables. Il permet de mesurer en continu le taux de glucose dans le liquide interstitiel sans lancette ni bandelette. En évitant les piqûres au bout des doigts à chaque contrôle, il améliore en plus le confort du patient. Il est constitué d’un capteur de la taille d’une pièce de 2 euros, placé à l’arrière du bras pour une durée de 14 jours, et d’un lecteur permettant de scanner et collecter les résultats simplement en passant au-dessus du capteur.

Nouvelles insulines

Depuis novembre 2017, le laboratoire Novo Nordisk commercialise une nouvelle insuline d’action rapide : Fiasp 100 UI/mL. Son principe actif, l’insuline asparte, est le même que celui de la spécialité Novorapid. Cependant, Fiasp diffère par son indication limitée à l’adulte et par l’ajout de deux excipients : le nicotinamide qui lui confère un délai d’action plus rapide et l’arginine pour stabiliser la formulation. Fiasp est disponible en flacons, cartouches et stylos préremplis.

Les insulines d’action lente ne sont pas en reste pour ce qui est des innovations. Toujeo 300 UI/mL, sur le marché depuis 2016, est une insuline glargine trois fois plus concentrée que les spécialités déjà commercialisées. Indiquée dans le traitement du diabète sucré de l’adulte, elle est présentée sous forme de stylos préremplis.

Tresiba est également une nouvelle insuline d’action lente à base d’insuline dégludec. Elle est indiquée dans le traitement du diabète de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant à partir d’un an. Deux présentations sont disponibles : les cartouches dosées à 100 UI/mL et les stylos préremplis à 200 UI/mL.

Abasaglar : biosimilaire de Lantus

Le laboratoire Lilly a mis sur le marché une nouvelle spécialité d’insuline glargine d’action lente nommée Abasaglar 100 unités/mL, présentée en cartouches ou en stylos préremplis. Il s’agit d’un biosimilaire de Lantus dont l’indication est bien entendu la même, à savoir le traitement du diabète sucré de l’adulte, l’adolescent et l’enfant de plus de 2 ans. Leur composition ne diffère que par un de leurs excipients : de l’oxyde de zinc dans Abasaglar et du chlorure de zinc dans Lantus. Elle doit être administrée une fois par jour en sous-cutané, à horaire régulier. À noter que, pour l'heure, Lantus et Abasaglar ne sont pas substituables.

La pompe à insuline implantable

La pompe à insuline implantable est indiquée chez les patients adultes diabétiques de type I non contrôlés par l’insulinothérapie en sous-cutané (y compris via une pompe) et présentant des épisodes hyperglycémiques et/ou hypoglycémiques sévères, fréquents ou non expliqués. Elle est placée sous anesthésie locale ou générale dans la cavité péritonéale. Un cathéter permet de transporter en continu l’insuline depuis la pompe jusqu’au péritoine du patient qu’elle traverse pour passer dans le sang et aller vers le foie.

Sa programmation est réalisée par un médecin et son remplissage (tous les 45 à 60 jours en général) est fait dans des centres hospitaliers expérimentés en hospitalisation de jour. Un communicateur extérieur (télécommande) permet de régler les débits de base et les bolus d’insuline par radiofréquence.

Cette technologie permet une résorption rapide de l’insuline par voie péritonéale et réduit la fréquence des hypoglycémies. Des incidents techniques peuvent néanmoins survenir, nécessitant une procédure de rinçage de la pompe ou une réintervention chirurgicale.

Transplantation d’îlots de Langerhans

La transplantation d’îlots de Langerhans (ou îlots pancréatiques) consiste à isoler et à greffer des îlots purifiés venant de donneurs en état de mort cérébrale au niveau du foie de patients diabétiques de type I. Elle est réservée à des patients souffrant de diabète instable, avec hypoglycémies fréquentes et mal ressenties pour lesquels l’insulinothérapie n’est plus suffisamment efficace, ou déjà greffés d’un rein.

Cette intervention, qui se fait sous anesthésie locale, est beaucoup moins lourde que la greffe d’un pancréas entier. Cependant, le nombre de pancréas disponibles est très limité et un traitement immunosuppresseur reste indispensable puisque les îlots proviennent d’autres personnes (souvent 2 ou 3). Cette technique permet aux patients de produire à nouveau de l’insuline à court terme. Malheureusement, une minorité de patients demeurent insulino-indépendants au long cours.

 

 

 

Anne-Sophie Leroy
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3516