Insectes piqueurs

Portrait-robot de quelques serial piqueurs

Par
Publié le 29/05/2017
Article réservé aux abonnés
L’été approche avec son soleil couchant à l’horizon, les dégustations de mets locaux et… les jambes ravagées par les piqûres de moustiques ! Si dans nos contrées, les rencontres avec les moustiques se limitent aux boutons et démangeaisons, les risques sont plus graves dans les zones tropicales. Voici quelques règles incontournables pour lutter contre ces insectes piqueurs, désormais exclus de nos souvenirs de vacances.
moustique

moustique
Crédit photo : SPL/PHANIE

tique

tique
Crédit photo : GARO/PHANIE

Fiche d’identité du moustique

Le moustique fait partie de l’ordre des diptères. 3 564 espèces sont répertoriées, réparties en 11 genres, dont trois sont pathogènes pour l’homme :

- les Anophèles, retrouvés dans les pays tropicaux, nocturnes, silencieux et vecteurs du paludisme ;

- les Culex, moustiques citadins, nocturnes et bruyants, vecteurs de certaines arboviroses telles que l’encéphalite japonaise et la fièvre du Nil occidental (West Nile) ;

- les Aedes, cosmopolites, diurnes et bruyants, vecteurs des virus de la dengue, de la fièvre jaune, du chikungunya, du Zika…

Seules les femelles sont hématophages. Elles sont donc responsables des piqûres, le repas sanguin étant nécessaire à la maturation des œufs.

Son environnement

Les moustiques appréciant l’humidité, toute source d’eau est propice à la ponte et au développement des larves.

Les changements climatiques et les migrations humaines favorisent une nouvelle répartition des moustiques. Certaines espèces du genre Aedes, à l’origine d’arboviroses, sont désormais retrouvées en Europe et dans le sud de la France.

Des mesures environnementales sont ainsi engagées pour limiter les gîtes larvaires : recouvrir les réserves d’eau, assurer un bon entretien des caniveaux et gouttières et vider tout récipient pouvant contenir de l’eau.

La protection individuelle

Éviter les rencontres au crépuscule avec les moustiques locaux, telle est la première recommandation dans les zones fortement infestées, particulièrement chez les enfants et femmes enceintes.

Les moustiques sont attirés par la chaleur, l’humidité, les peaux claires et les couleurs chaudes. La mode estivale des tenues courtes est troquée contre les vêtements longs, couvrants, de couleur claire, sans oublier les chaussures fermées. Près de la moitié des piqûres survenant à travers les mailles, l’usage de répulsifs sur les vêtements est donc conseillé dans les zones exposées.

La moustiquaire est l’accessoire indispensable pour les fenêtres, les lits, sans oublier les poussettes pour les enfants en bas âge. La protection est optimale lorsqu’elles sont imprégnées de répulsifs. En revanche, les autres moyens physiques, tels que les bracelets anti-insectes, les appareils sonores à ultrasons, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide sont à proscrire.

Insecticides ou répulsifs ?

Si les répulsifs repoussent les insectes, les insecticides les tuent. La composition des produits disponibles actuellement comprend quatre molécules répulsives le N, N-diéthyl-m-toluamide (DEET), l’icaridine, l’IR3535 (éthyl-butyl-acétyl-amino-propionate) et le citriodiol. (ou PMD) et une substance insecticide, la perméthrine, réservée pour l’imprégnation des moustiquaires et vêtements. Seuls ces principes actifs sont recommandés par l’ANSM. Si les huiles essentielles de citronnelle, d’eucalyptus et de géranium sont connues pour faire fuir les insectes, leur efficacité est jugée mitigée en raison de leur courte durée d’action.

Recommandations particulières

En raison des propriétés lipophiles des molécules, le nombre d’application de répulsifs est restreint chez les enfants :

- Âgés entre 6 mois et 1 an : une seule application par jour de répulsif, composé de DEET < 30 %, d’IR3535 < 20 % ou de citriodiol.

- Âgés entre 1 et 12 ans : 2 applications par jour

- Après 12 ans : 3 applications par jour avec tous les répulsifs, même aux doses maximales

Chez les moins de 6 mois, l’exposition est à limiter au maximum. La protection comprend le port des vêtements longs et une moustiquaire imprégnée. Ces précautions s’appliquent également chez les femmes enceintes. En cas de risque important de transmission de maladie grave, l’IR3535 est conseillée en première intention, devant le DEET et l’icaridine à faible concentration.

Les yeux braqués sur les tiques

Acariens hématophages, les tiques sont répandues dans tout l’hémisphère nord. Le genre Ixodes est vecteur de la transmission de bactéries responsables de borrélioses (Maladie de Lyme), d’encéphalites (Méningo-encéphalite à Tiques (MET)), de fièvres hémorragiques et de rickettsioses. La vaccination est recommandée en Europe centrale, orientale et septentrionale où le risque d’encéphalite est important. Les promenades en forêt nécessitent donc des vêtements couvrants et l’usage de répulsifs comme le DEET, jugé le plus actif. Au retour des excursions, l’examen corporel est impératif pour rechercher et ôter les tiques éventuellement accrochées, pince ou tire-tique à l’appui.

Domitille Darnis

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3354