Vaccination antigrippale

Grippe : 10 bonnes raisons de se faire vacciner

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Publié le 15/12/2014
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Même si nous n’en avons pas toujours pleinement conscience, la grippe peut être considérée comme un authentique « serial killer », cela à tous les âges de la vie, même chez les sujets auparavant en excellente santé, même si, bien entendu, les âges extrêmes de la vie ainsi que l’existence de certaines comorbidités majorent considérablement le risque. Inventaire express des cas de figure les plus fréquents.

À TOUTES fins utiles, rappelons en introduction qu’une épidémie de grippe dite « saisonnière » sévit systématiquement chaque année, qu’il est impossible de prévoir à l’avance le moment précis du déclenchement de l’épidémie (d’où le conseil de se faire vacciner sans retard, dès la mise à disposition du vaccin, d’autant qu’un délai de 2 à 3 semaines est requis pour que l’immunité vaccinale se développe et atteigne son maximum), le sous-type de virus (extrêmement contagieux, en mode direct ou indirect, autrement dit via des objets, comme des poignées de porte ou des boutons d’ascenseur) qui circulera majoritairement (il peut y en avoir plusieurs) ainsi que l’importance de l’épidémie (hors pandémie, le nombre moyen de cas an France varie de 2 à 8 millions par an).

Bien que l’efficacité de la vaccination antigrippale varie beaucoup avec l’âge et l’état physiologique, celle-ci, qui est encouragée par les autorités sanitaires et tous les experts vaccinologues, représente un moyen éprouvé et sûr de se protéger.

Dans le monde, 20 % des enfants et 5 % des adultes ont une grippe symptomatique chaque année.

1 • POUR SOI, À N’IMPORTE QUEL ÂGE

Même « banale », la grippe n’est jamais un moment de plaisir, c’est le moins que l’on puisse dire…

De fait, les signes, très désagréables (fièvre – habituellement forte au début, toux, courbatures, intense fatigue…), durent en moyenne 5 à 10 jours et contraignent généralement à arrêter toute activité, notamment professionnelle, pendant plusieurs jours. Suivra, au décours de l’infection grippale, une asthénie plus ou moins marquée pouvant se prolonger plusieurs semaines.

Enfin, même si cela est exceptionnel en temps normal, une grippe peut être grave, voire mortelle, chez un adulte initialement en bonne santé.

2 •… ET POUR LES AUTRES

La grippe étant contagieuse 24 à 48 heures avant les premiers signes, il existe une forte probabilité de contaminer son entourage, dans lequel peuvent se trouver des jeunes enfants non vaccinés (la vaccination antigrippale n’est indiquée qu’à partir de 6 mois, si l’enfant souffre de certaines pathologies), des personnes âgées ou présentant d’autres types de risque (les transplantés par exemple) chez qui l’efficacité vaccinale est moindre que chez l’adulte plus jeune.

Pour compliquer, on peut aussi « faire » une grippe peu ou pas symptomatique, qui n’en sera pas moins contagieuse…

3 • POUR LES PLUS DE 65 ANS

La grippe peut être particulièrement dangereuse chez les seniors du fait d’un risque majoré de surinfections bactériennes et de l’existence très fréquente de comorbidités. Bien entendu, le risque d’épidémie de grippe doit être particulièrement redouté dans les EHPAD. Une vaccination antipneumococcique associée peut être intéressante dans certains cas.

On estime à environ 7 500 le nombre annuel de décès imputables à la grippe chez les 75 ans et plus. Il faut penser aussi aux nombreuses personnes qui basculent dans la dépendance du fait d’une « simple » grippe.

4 • POUR LES JEUNES ENFANTS

Longtemps considérée comme rare chez l’enfant, car sous-diagnostiquée, surtout chez le nourrisson et le jeune enfant (en dessous de 3 ans), on sait maintenant que non seulement la grippe est fréquente à cet âge, mais qu’en outre les enfants, surtout d’âge scolaire (intense réplication virale, contacts rapprochés multiples…), en sont les principaux propagateurs.

Les nourrissons d’un âge inférieur à 2 ans font partie des groupes à risque. En effet, à cet âge, la grippe se complique très souvent d’une otite ou d’une bronchiolite.

5 • QUAND ON EST ASTHMATIQUE, ATTEINT DE BPCO OU D’UNE AUTRE AFFECTION RESPIRATOIRE

La grippe est une grande pourvoyeuse de décompensation chez l’asthmatique et d’exacerbations chez les personnes souffrant d’une BPCO.

La vaccination antigrippale chez ces patients n’est pas moins bien tolérée que chez les autres.

6 • QUAND ON SOUFFRE D’UNE MALADIE CARDIO-VASCULAIRE

De nombreuses pathologies sont concernées, parmi lesquelles les maladies des artères coronaires, les valvulopathies graves, les antécédents d’accident vasculaire cérébral, les insuffisances cardiaques graves, les troubles du rythme graves nécessitant un traitement au long cours…

7 • QUAND ON EST DIABÉTIQUE

Cela concerne aussi bien le diabète de type 1 que de type 2. On sait en effet que l’immunité de ces patients est déprimée et que cela les prédispose aux infections/surinfections bactériennes. De plus, la néphropathie, qui est une complication bien connue du diabète, constitue une indication en elle-même de la vaccination contre la grippe.

8 • QUAND ON EST OU VA ÊTRE ENCEINTE

La grossesse constitue un terrain prédisposant aux complications de la grippe, notamment au regard du risque d’accouchement prématuré.

Le risque maternel est plus élevé à partir du 2e trimestre.

9 • QUAND ON VOYAGE, SURTOUT EN GROUPE

La propagation de la grippe est favorisée par le confinement, quel que soit le moyen de transport : voiture, autocar, avion, bateau de croisière…

Si on ajoute le fait que la grippe est endémique toute l’année dans de nombreux pays tropicaux, on comprend que la vaccination antigrippale fasse pleinement partie des vaccinations du voyageur.

Un patient à risque qui voyage dans ces régions doit donc être vacciné contre la grippe.

Les recommandations officielles incluent également les professionnels des transports et des voyages (y compris les guides) en contact avec les voyageurs.

10 • QUAND ON EST UN PROFESSIONNEL DE SANTÉ

La vaccination des soignants au contact des personnes fragiles doit être considérée comme une mesure de bon sens, pour ne pas dire plus…

Remerciements au Dr Jean-Marie Cohen pour son précieux concours dans la rédaction de cet article.
DIDIER RODDE

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3140