Le président des États-Unis et la présidente de la Commission européenne ont conclu ce 27 juillet un accord commercial établissant à 15 % les droits de douane américains sur les produits européens. Des secteurs clés pour l’économie française, comme l’aéronautique, doivent être épargnés. Le doute plane encore en ce qui concerne l’industrie pharmaceutique, qui attend d’en savoir plus.
Réunis en Écosse ce week-end, Donald Trump et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont finalement conclu un accord global prévoyant d’une part des droits de douane de 15 % sur les produits européens importés, tandis que l'UE s'engage, d’autre part, à réaliser 750 milliards de dollars d'achats d'énergie (visant notamment à remplacer le gaz russe) et 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis. Les autres modalités du deal conclu en Écosse ne sont pas encore connues et devraient être partagées par l'UE et les États-Unis dans une déclaration commune au cours des prochains jours.
Il s’agit donc d’un compromis destiné à éviter une guerre commerciale potentiellement dévastatrice avec les États-Unis. Ce deal suscite toutefois des réactions plus que mitigées au niveau politique, en France comme en Europe. Ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, juge positivement le fait que cet accord exempte « des secteurs clés pour l’économie française, comme l’aéronautique, les spiritueux ou les médicaments », en plus de « préserver la réglementation européenne sur des sujets comme le numérique ou le sanitaire », même s’il qualifie ce même accord de « déséquilibré » dans son ensemble. Le Premier ministre, François Bayrou, a eu des mots beaucoup plus durs, évoquant « un jour sombre » pour une Europe qui « se résout à la soumission » selon lui. Pour le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, il est même hors de question d’en rester là. « Je ne veux pas qu’on s’arrête à ce qui s’est passé dimanche. Ce serait effectivement assumer que l’Europe n’est pas une puissance économique ». Avant d’entrer en vigueur, l’accord conclu ce dimanche devra être voté par les 27 États membres de l’UE.
Contrairement à ce qui a pu être indiqué, il n’est pas encore définitivement certain que les produits pharmaceutiques soient tous exemptés de droits de douane. Contacté ce 28 juillet par « Le Quotidien du pharmacien », le LEEM, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France, ne prend pas encore position sur la question. « C’est encore trop tôt, nous ne savons pas encore quels médicaments seraient concernés ou non », explique en effet le LEEM, lui aussi en attente d’éléments plus précis.
Les produits pharmaceutiques sont aujourd’hui les produits les plus exportés depuis l'Europe vers les États-Unis. Selon Eurostat, ces exportations ont représenté pour près de 120 milliards d'euros en 2024, soit 22,5 % du total des biens exportés. Alors que les produits pharmaceutiques sont jusqu’à présent exemptés de droits de douane, le président américain, Donald Trump, brandit cette menace depuis plusieurs semaines, avec l’idée de contraindre les groupes pharmaceutiques américains et européens à investir et à produire aux États-Unis. Objectif : réduire ainsi la dépendance de son pays en matière de santé. L’introduction de droits de douane élevés sur les produits pharmaceutiques exportés de l’Europe vers les États-Unis pourrait avoir d’autres conséquences indirectes : une fragilisation des investissements et un risque de fermeture de sites de production sur le Vieux continent.
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