Si l’appel à la fermeture des pharmacies le 16 août a été très suivi par la profession et fortement relayé dans les médias, la bataille engagée contre le gouvernement pour faire annuler l’arrêté instituant de nouveaux plafonds de remise pour les génériques est encore (très) loin d’être gagnée. En septembre, de nombreuses actions sont prévues pour maintenir la pression sur l’exécutif et continuer à sensibiliser les élus et le grand public. Programme.
Comment convaincre ou forcer le gouvernement à faire machine arrière sur le dossier des remises génériques ? Depuis déjà plusieurs semaines, la profession multiplie les initiatives pour empêcher, et désormais pour faire annuler, cette mesure dévastatrice pour le réseau. Une manifestation à Paris ou encore à Marseille le 1er juillet, une grève des gardes qui se poursuit encore aujourd’hui avec un refus d’appliquer le tiers payant conventionnel lors des réquisitions et, le 16 août, un appel à la fermeture des officines, qui a constitué un « indéniable succès » selon l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Malgré toutes ces actions, la situation est toujours aussi préoccupante. À partir du 1er septembre, le plafond de remise sur les génériques sera abaissé à 30 %, jusqu’à arriver à 20 % en 2027. Dès lors, les représentants de la profession sont plus déterminés que jamais à poursuivre cette mobilisation. L’intersyndicale, (USPO, FSPF, UNPF, UDGPO, Federgy) a déjà adopté une série d’actions à mettre en œuvre en septembre, lorsque les membres du gouvernement et les parlementaires se remettront à l’ouvrage.
À partir du 1er septembre, une grève de l’organisation des gardes doit se mettre en place, soit précisément « la fin de la participation volontaire aux permanences pharmaceutiques », peut-on lire sur le site « mobilisationpharmaciens.com ». Par conséquent, et à partir de cette date, « les gardes ne seront plus assurées que sous réquisition préfectorale ».
Dès le 10 septembre, les pharmaciens sont invités à « suspendre la préparation des piluliers » en EHPAD. Pour les représentants de la profession, cette action doit permettre de faire prendre conscience du rôle joué par les pharmaciens dans ce domaine, alors que ce service essentiel est aujourd’hui « ignoré des pouvoirs publics ».
À la rentrée, la mobilisation aura ensuite pour point d’orgue le 18 septembre, jour de grève nationale. Toutes les pharmacies seront donc appelées à fermer leurs portes et des manifestations sont envisagées dans plusieurs villes de France. « Une journée noire pour dénoncer l’effondrement du modèle économique des pharmacies de proximité », comme le résume l’intersyndicale.
À partir du 27 septembre enfin, les pharmaciens sont invités à baisser le rideau tous les samedis. L’objectif de cette fermeture hebdomadaire étant d’alerter « contre la casse programmée de notre réseau de soins » et de montrer, comme ce fut le cas lors du week-end du 15 août, à quoi ressemblerait une vie avec un nombre réduit de pharmacies.
Les actions déjà engagées, notamment la grève des gardes, vont bien sûr se poursuivre. Au niveau local, des pharmaciens réfléchissent également à « mettre en place d’autres actions avant la fin du mois d’août », informe le président de l’USPO des Bouches-du-Rhône, Patrick Raimond. Les pharmaciens peuvent aussi continuer à relayer la pétition contre les déserts pharmaceutiques, qui a réuni à ce jour près de 150 000 signatures électroniques et près de 200 000 en comptant les documents papier. De nombreuses affiches, des flyers ou des bannières pour les réseaux sociaux sont aussi à télécharger pour sensibiliser la patientèle. Enfin, les officinaux ont aussi à leur disposition des courriers types à envoyer aux élus et responsables politiques (députés, sénateurs, ministres, maires…) ou aux autorités sanitaires (Haute Autorité de santé, Santé publique France), pour les alerter sur la situation en cours.
Maillage pharmaceutique
Et si vous repreniez une pharmacie dans le Béarn ?
Pédiatrie
Asthme de rentrée : des recommandations pour éviter les crises
Mobilisation contre la baisse des remises génériques
Demander son retrait au gouvernement, convaincre les parlementaires, saisir la justice… quelle stratégie appliquer contre l’arrêté ?
Infections à entérovirus
Méningites de l’été : vigilance au comptoir