Suite au décès de la titulaire de la pharmacie de Blasimon, près de Bordeaux, ses héritiers avaient deux ans pour trouver un repreneur. Le délai arrivant à son terme, la population du village et son maire ont alerté l’ARS et les médias locaux. Une solution pourrait voir le jour.
Le village de Blasimon, dans l’Entre-deux-Mers en Gironde, retient son souffle : il espère qu’une dérogation sera accordée par l’ARS Nouvelle Aquitaine aux propriétaires de l’officine du village, dont la titulaire est décédée il y a près de deux ans, pour qu’elle puisse continuer à être ouverte pendant un an supplémentaire.
En effet, la pharmacie Brodu devrait fermer en janvier 2026, à la suite du décès de sa titulaire, en janvier 2024. Pendant les deux ans de transition permettant de trouver un repreneur, l’ancien adjoint, Gabriel Deux, connu des habitants depuis de longues années, a pris en charge la gérance de la pharmacie comme le permet le code de la santé publique. Il a tenu la barre avec la préparatrice. Mais la fin de gérance arrive à son terme en janvier 2026. Le maire ainsi que la moitié des villageois s’inquiètent de la suite et ont signé une pétition (plus de 500 signatures à ce jour) pour la sauvegarde de la pharmacie. « Ce n’est pas qu’un établissement commercial, mais une institution, un pilier de notre communauté », écrit Jérémy Bonnet, commerçant du bourg, à l’initiative de la pétition. Installée depuis quarante ans, la pharmacie est sur la place du village, à 80 m du centre de santé pluriprofessionnel qui reçoit entre 3 600 et 3 800 patients par an. « Notre village fait moins de 1 000 habitants. Si l’officine ferme, elle ne pourra pas rouvrir car nous sommes en dessous du seuil de 2 500 habitants imposé pour une nouvelle installation », rappelle le maire, Daniel Barbe, qui s’est engagé à maintenir des services de santé de proximité.
Le maire a d’ailleurs facilité l’installation d’une Maison de santé en 2024. La mairie détient les murs, a fait bâtir une extension à l’ancien cabinet médical. Elle loue aujourd’hui le local à bas loyer afin que la Maison de santé puisse accueillir trois médecins, une équipe d’infirmières, un kinésithérapeute, ainsi qu’un ostéopathe, un réflexologue et une psychologue à temps partiel. « Blasimon fait partie de ces petits centres, entre Dordogne et Garonne, qui desservent plusieurs villages : chez nous, c’est sept à huit villages de 200 à 600 habitants », indique Daniel Barbe. À l’échelle de la Gironde, « la moitié de la population vit à Bordeaux et l’autre moitié sur 90 % du territoire, dans des villages ruraux, on ne peut pas fermer les officines sans conséquence : cela rallonge les distances, les problèmes de mobilité, alors que la population vieillit. L’enjeu est beaucoup plus large que la seule question de la pharmacie de Blasimon ».
Le maire a bien tenté à trois reprises de contacter les enfants de la titulaire décédée pour connaître leurs intentions. « Je n’ai jamais réussi à m’entretenir avec eux », regrette l’élu. Il a contacté l’ARS pour déposer une demande de dérogation d’un an le temps qu’un repreneur se manifeste. « Mais ce sont les propriétaires qui doivent le faire ». Suite à la pétition, les héritiers semblent avoir pris la mesure du risque de disparition de l’officine de leur mère et de l’inquiétude des habitants du village. « Notre but, depuis le début, est de trouver un repreneur. Mais la commune de Blasimon a peu d’intérêt pour un acquéreur face à Bordeaux ou aux communes du littoral », a indiqué la fille de Mme Brodu au « Figaro ».
Le gérant, à deux ans de la retraite, ne souhaite pas reprendre l’officine. Il aurait fallu faire savoir plus tôt que la pharmacie, à proximité du centre de santé, est à reprendre. Toutefois, un espoir est récemment apparu : « Les héritiers propriétaires ont fini par envoyer la demande de dérogation à l’ARS pour un an de gérance supplémentaire, ces jours-ci », se félicite le maire, qui espère que la réponse sera positive. Et qu’en rassemblant toutes les bonnes volontés, un nouveau ou une nouvelle titulaire continuera de faire vivre l’officine.
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