Dans son Bilan 2026 des médicaments à écarter pour mieux soigner, la revue « Prescrire » ajoute trois références qui exposent à des effets indésirables jugés « disproportionnés » au regard de leur efficacité, dans leurs indications : la chondroïtine, le fézolinétant et le géfapixant, tous disponibles à l’officine. Au total, « Prescrire » recommande d’écarter pour l’année prochaine 89 médicaments commercialisés en France.
Selon la revue « Prescrire », la chondroïtine (Chondrosulf ou autre) est « un acide mucopolysaccharidique proposé dans des arthroses sans preuve d’efficacité clinique » qui « expose à des effets indésirables parfois graves, dont des réactions d’hypersensibilité (érythème, urticaire, œdème de Quincke) ». Ces effets indésirables sont inscrits dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP), note-t-on. Avec sa balance bénéfice-risque jugée défavorable par « Prescrire », la chondroïtine entre donc dans la liste 2026 des médicaments à écarter pour mieux soigner.
« Prescrire » inscrit également Veoza (fézolinétant), un tout nouveau médicament non hormonal autorisé dans les bouffées de chaleur liées à la ménopause, car il expose à des effets indésirables « disproportionnés dont une hépatotoxicité, des troubles digestifs, neuropsychiques ainsi que diverses douleurs », indique la revue. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait d’ailleurs alerté en mai dernier sur le risque hépatique et diffusé de nouvelles recommandations de suivi.
Dernière entrée sur la liste noire de 2026, Lyfnua (géfapixant), indiqué pour traiter la toux chronique réfractaire ou inexpliquée de l’adulte, expose à des troubles du goût très fréquents, des pneumonies et des lithiases urinaires (notés dans le RCP). C’est aussi un nouveau médicament, commercialisé fin 2024. Lors d’une analyse publiée en juillet, « Prescrire » estimait que les troubles du goût « laissent présager des troubles de l'alimentation entraînant déshydratation ou perte de poids, même si de telles conséquences n'ont pas été plus souvent rapportées avec le géfapixant lors de l'évaluation clinique initiale ».
Ces trois médicaments ne sont pas remboursés.
En revanche, le piracétam (Nootropyl ou autre) n’est plus à écarter, du moins dans son indication de la prise en charge des myoclonies corticales. « Les données d’évaluation montrent un intérêt clinique possible mais incertain dans cette situation rare », indique la revue, qui précise tout de même : « Pour autant, sa balance bénéfices-risques reste défavorable dans les autres situations de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) : le piracétam n’a alors pas d’efficacité clinique établie, alors qu’il expose à des hémorragies, des nervosités, des agitations, des prises de poids. »
Au total, « Prescrire » écarte 89 médicaments commercialisés en France, pour leur balance bénéfices-risques défavorable dans toutes les situations cliniques figurant dans l’AMM, dont l’aliskirène (Rasilez), la trimétazidine (Vastarel), les coxibs, le kétoprofène en gel, la diacéréine (Art 50 ou autre), la glucosamine (Flexea ou autre) ou encore les argiles médicamenteux (Smecta, Rennieliquo, Bedelix…).
Mise à jour chaque année, la liste des médicaments « plus dangereux qu’utiles » selon « Prescrire » s’appuie sur une recherche documentaire, une analyse des résultats basés sur des critères d’efficacité pertinents pour les patients, une hiérarchisation des données selon leur niveau de preuves, une comparaison par rapport au traitement de référence, quand il existe, et une prise en compte des effets indésirables connus, prévisibles et incertains.
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