Soucieux de réussir leur première année et d’intégrer ensuite l’une des filières de santé, de nombreux étudiants cèdent aux sirènes des prépas privées malgré leurs tarifs élevés. L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) s’élève contre l’importance de plus en plus grande prise par ces formations alors que les tutorats proposent aux étudiants un accompagnement qualitatif à coût réduit.
Selon des chiffres donnés par l’ANEPF, « le tarif d’un organisme de préparation privé est en moyenne de 5 466,23 euros pour un étudiant en PASS en région et de 6 818,26 euros en Île-de-France ». Des coûts élevés qui, de plus, ne cessent d’augmenter. Séduits lors des salons, où ces organismes privés sont très présents, ou parfois sur conseil de leur entourage, de nombreux étudiants s’y inscrivent pour mettre le plus de chances de leur côté et passer l’épreuve de la première année commune d’études de santé. Ainsi, près de 58 % des étudiants en pharmacie interrogés par l’ANEPF dans le cadre de son Grand entretien 3.0 ont fait confiance à des organismes de préparation privée. Un phénomène qui pose question. « L’inscription dans un établissement d’enseignement privé ne peut devenir une condition nécessaire à l’accès aux filières médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie (MMOP) », avait reconnu la Cour des comptes dans son dernier rapport consacré à l’accès aux études de santé.
Dans ce document, les Sages préconisaient de mettre l’accent sur les tutorats, ces organismes animés par des étudiants des années supérieures, eux-mêmes bénévoles, sous la supervision d’enseignants. Une solution ouverte à tous et beaucoup moins coûteuse. « Au titre de l’égalité des chances, une professionnalisation des tutorats et un renforcement de leur visibilité auprès des étudiants par une politique active de soutien de la part des universités doivent être mis en œuvre, par exemple en intégrant le tutorat dans le parcours académique. Une collaboration plus étroite avec les rectorats leur donnerait l’opportunité d’être mieux représentés dans les lycées », estimait ainsi la Cour des comptes. Un avis que ne peut que partager l’ANEPF, qui a une nouvelle fois défendu le modèle des tutorats auprès des étudiants lors de son assemblée générale, tenue le week-end dernier à Bordeaux. « Les tutorats organisent des services pédagogiques, pour être préparés au mieux pour l’examen d’entrée, mais aussi des ateliers bien-être pour passer cette année dans les meilleures conditions », veut rappeler l’ANEPF, qui souligne que près de 90 % des étudiants qui font appel à ce service en sont satisfaits. Les tutorats permettent aussi de mieux faire connaître la filière pharmacie alors que les prépas privées, elles, « se concentrent principalement sur la médecine et invisibilisent les autres filières de santé ». Ainsi, près d’un étudiant en pharmacie sur cinq a en effet découvert la filière pharmacie grâce aux tutorats, selon l’association étudiante.
Pour aider les tutorats à mieux faire face à la concurrence intensive des prépas privées, l’ANEPF demande une meilleure reconnaissance du travail qu’ils accomplissent. Les représentants des étudiants en pharmacie demandent aussi que d’autres mesures soient prises, en particulier « l’interdiction du démarchage publicitaire d’organismes de préparation privés à l’entrée dans les études de santé dans les universités » ou « la mise en place par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’une stratégie de lutte contre les organismes de préparation privés aux études de santé, en limitant les moyens associés nécessaires à leur développement ».
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