Si la prise en charge de la coqueluche chez l’adulte relève de l’ambulatoire (sauf situation particulière : sujet âgé, dépendant, en situation de précarité), elle impose une hospitalisation chez le nourrisson < 3 mois et parfois chez l’enfant (contexte morbide mais aussi contexte social défavorable). Dans tous les cas, il importe de maintenir une hydratation abondante et d’assurer un apport alimentaire suffisant, en recourant si besoin à une sonde gastrique - notamment chez le nourrisson.
Antibiothérapie. Bordetella pertussis est sensible à de nombreux antibiotiques (macrolides, cotrimoxazole, cyclines). Même si une antibiothérapie instaurée à la phase d’état ne modifie cependant pas significativement l’évolution de l’infection, il importe de la mettre en œuvre pour éradiquer le germe et limiter la contagiosité d’un patient qui demeurera isolé pendant les cinq premiers jours du traitement. La durée d’éviction des élèves et enseignants contaminés est officiellement de trente jours mais des recommandations de 1996 estiment qu’il est possible de réintégrer la collectivité cinq jours après le début de l’antibiothérapie.
Le traitement de référence est l’érythromycine prescrite à la posologie de 50 mg/kg/j en trois ou quatre prises chez l’enfant et de 2 g/j chez l’adulte pendant une à deux semaines. L’éradication du germe est obtenue en 3 à 5 jours. D’autres macrolides (clarithromycine, roxithromycine) bénéficient cependant d’une meilleure tolérance.
- Le cotrimoxazole constitue une alternative en cas de contre-indication à l’utilisation des macrolides, chez l’enfant (8 + 40 mg/kg/j en deux prises) comme chez l’adulte (320 + 1 600 mg/kg/j en deux prises) pendant dix jours.
- Une antibiothérapie spécifique est parfois prescrite face à une surinfection respiratoire bactérienne.
Il n’existe pas d’alternative à l’érythromycine chez la femme enceinte, mais la maladie ne se transmet pas in utero. Si l’accouchement a lieu avant que la maman n’ait pu suivre le traitement de cinq jours, il est possible d’administrer une antibiothérapie prophylactique au nouveau-né.
Une antibiothérapie prophylactique de la coqueluche est prescrite chez tous les membres de la famille et les proches d’un sujet malade, quel que soit leur âge et leur statut vaccinal. Elle est également indiquée en cas de contact possible lorsqu’il s’agit de sujets à risque : nourrissons non encore vaccinés ou incomplètement vaccinés, femmes enceintes, patients souffrant d’une maladie respiratoire chronique. Dans une crèche ou dans une école, la prophylaxie concerne ainsi tous les camarades de la même classe qu’un enfant infecté, ainsi que les enseignants, quel que soit leur statut vaccinal. Une actualisation vaccinale s’impose chez tout sujet contact, en plus de l’antibioprophylaxie.
Traitement symptomatique. Divers traitements concourent à soulager un peu le patient, mais leur efficacité reste discutée.
L’administration d’une corticothérapie se justifie dans les formes inflammatoires sévères car elle réduit l’intensité des quintes ;
L’efficacité des bronchodilatateurs (b2-sympathomimétiques) est controversée ;
- Les antitussifs restent sans effet, exception faite de la codéine qui contribue parfois à atténuer la toux ; elle reste contre-indiquée chez le jeune enfant ;
- Des sédatifs (antihistaminiques, neuroleptiques) ainsi que des antispasmodiques peuvent être prescrits notamment chez l’enfant, mais leur pertinence est controversée ;
- Les fluidifiants bronchiques n’ont pas d’intérêt.
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