Toxicité médullaire des chimiothérapies

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Publié le 07/05/2018
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La moelle est hautement sensible à l’action des cytotoxiques comme tous les autres types de tissus à renouvellement rapide (peau, gonades, muqueuse digestive par exemple) : les lignées leucocytaires et plaquettaires sont essentiellement concernées car la durée de vie de leurs éléments figurés est plus brève que celle des hématies. Les médicaments cytotoxiques, qui ne sont pas spécifiquement dirigés contre les seules cellules cancéreuses, perturbent donc potentiellement la division de toutes les cellules : l'hématopoïèse impliquant des mitoses nombreuses et permanentes est donc fortement affectée par leur action ce qui impose une surveillance rigoureuse des lignées sanguines (numération formule-sanguine = NFS préalable au traitement, puis régulièrement au fur et à mesure de son avancement et, bien sûr, a fortiori en cas de survenue de signes cliniques évocateurs d’une toxicité hématologique). Cependant, tous les cytotoxiques n’exposent pas qualitativement et quantitativement aux mêmes risques toxiques pour la moelle osseuse, sans même évoquer ici l’importance de la dose et de la sensibilité du patient. Les analogues des bases nucléiques (fludarabine, cladribine, mercaptopurine, 5FU, etc.), les agents intercalants (anthracyclines, mitoxantrone), les agents alkylants et les poisons du fuseau (vinca-alcaloïdes) sont particulièrement hématotoxiques - mais cette liste, loin d’être exhaustive, concerne la majorité des anticancéreux plus récents tels les inhibiteurs des tyrosine-kinase, même si leur mode d’action est ciblé -. Les diverses lignées sanguines sont souvent affectées à des degrés parfois différents, bien que les trois puissent l’être de façon concomitante (pancytopénie).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3434